La Kalantika, un plat au savoir-faire typiquement oranais, né du temps de la conquête espagnole et resté depuis jalousement gardé par les artisans de la ville. Depuis cette époque à nos jours, ce plat judicieux bourratif mais copieux, n’a pas eu la place officielle qui lui est due.
Afin de réparer une omission, une proposition émanant de la Chambre de l’Artisanat et des Métiers d’Oran, s’attelle à faire reconnaitre ce plat aux ingrédients particuliers, comme métier artisanal à part entière et l’intégrer au mets traditionnels qui font la richesse de notre patrimoine national.
Une initiative longtemps attendue par les Oranais et qui vient à point pour reconnaître un savoir qui n’existe nulle part ailleurs, l’on s’attend à ce que la kalantika fasse son entrée dans les menus traditionnels.
La particularité du «Karan», mot aussi typiquement local, n’est pas à classer dans les mets d’une catégorie sociale précise pour le qualifier du plat du pauvre, bien au contraire, à Oran, tous ont cette passion pour un plat de Karantika, qu’il soit riche ou moins aisé, le secret de ce plat est bien là, il se partage et crée cette convivialité unique que savent apporter les gens d’Oran.
Alors oui, disent les Oranais, la Kalantika doit faire son entrée dans les mets traditionnels et faire partie intégrante de notre patrimoine national et local.
Au-delà du plat en lui-même, toute une histoire est véhiculée à travers cette tranche servie chaude et accompagnée d’une «hrissa» bien piquante avec une pincée de cumin qui laisse un gout particulier dans la bouche.
A Oran, d’un quartier à un autre, chacun a son propre préparateur et chacun s’enorgueillie d’avoir réussi le meilleur plat de Karan, que vous alliez manger en ville nouvelle, chez Chergui ou chez Aibott, soyez certains, que vous reviendrez et tous nos concitoyens qui vivent dans des pays à l’étranger, vous diront que ce qui leur manque le plus pour leur rappeler la ville d’Oran, c’est bien une bouchée de Kalantika qu’ils goûteront aux premières heures de leur arrivée sur le sol natal.