Dans une pétition adressée aux autorités locales de Tlemcen, et dont notre rédaction a été destinataire d’une copie, les habitants du Faubourg Feddane Sbaa, situé à la périphérie- nord de Tlemcen, dénoncent « l’état d’insalubrité dans lequel végète leur quartier, ainsi que la dégradation de l’environnement et du cadre de vie de ses habitants.» Et d’énumérer à ce titre les griefs, à commencer par la défaillance en matière «d’enlèvement des ordures ménagères qui n’est pas assuré dans toutes les rues du quartier qui sont pourtant accessibles,» déclarent les rédacteurs de la pétition qui indiquent dans ce sillage que « l’absence des bacs à ordures pousse les habitants à jeter, ou à déposer leurs déchets ménagers dans des endroits inappropriés situés aux croisements des rues et ruelles devant les habitations et certains commerces, pour faciliter la tâche aux agents chargés de la collecte des ordures, mais cette manière de faire indispose les voisins immédiats et génère des conflits entre eux.»
Pire encore, d’autres habitants, voyant leur quartier boudé par le camion municipal chargé du ramassage des ordures, jettent carrément leurs déchets dans l’oued voisin qui s’est transformé au fil du temps en une véritable décharge sauvage à ciel ouvert, où des centaines de tonnes de saletés et d’immondices et autres déchets s’amoncellent et séjournent jusqu’à la pourriture, favorisant ainsi la prolifération des moustiques, des rats, reptiles, serpents, scorpions et autres bestioles nuisibles, si l’on en croit les pétitionnaires. Les riverains mettent également à l’index : « l’incinération sauvage des ordures et par ricochet la fumée malodorante et suffocante qu’ils inhalent à leur corps défendant, sans oublier les odeurs nauséabondes.» Un véritable supplice respiratoire et olfactif en cette période de grandes chaleurs. Aussi : « le danger est réel sur la santé des habitants, d’où un risque potentiel de contracter des maladies infectieuses et respiratoires, des maladies de la peau et autres allergies,» estiment les signataires du document qui tirent la sonnette d’alarme: «Il faut éradiquer immédiatement cette décharge, d’autant que parmi les déchets, se cachent des substances toxiques hautement cancérigènes qui menacent sérieusement la santé des habitants.»
Quant au nettoyage, le balayage des rues, l’entretien et le désherbage des espaces verts, ce n’est pas à l’ordre du jour, selon les pétitionnaires qui dressent un constat de carence : «des détritus et déchets de toutes sortes jonchent les bordures des trottoirs et les autres espaces ; ainsi, pas un endroit n’est épargné (devant les mosquées, et les écoles …).
Par petits monticules les immondices assiègent notre quartier, où à chaque coin de rue s’amassent des quantités de déchets, notamment en plastique, que le vent disperse un peu partout.» Et d’ajouter : « quelques rares habitants, se voient par civisme, contraints de balayer et de nettoyer devant leurs maisons et de parcourir des kilomètres pour vider leurs poubelles dans les bacs à ordures des quartiers voisins comme Sidi Saïd ou Aïn Karadja, lesquels débordent déjà sur les trottoirs.» Consternés, les citoyens concernés imputent la responsabilité de cette situation déplorable aux défaillances des services chargés de l’enlèvement et la gestion des déchets ménagers et de l’hygiène publique et en partie à l’incivisme de certains habitants qui font fi des règles du vivre ensemble et de l’intérêt collectif. Outre la saleté et l’insalubrité qui infestent les lieux, le document fait état d’autres contraintes qui viennent au cadre de vie des habitants, à savoir l’insécurité due au manque d’éclairage, en l’occurrence au niveau de l’ilot dit Terrain Baba Ahmed et Douayda, ainsi que l’état défectueux des chaussées et l’absence d’opérations de réfection de la voirie.Dans leur pétition, les signataires signalent «l’engorgement de la circulation et le stationnement anarchique des véhicules qui bloquent à la fois le passage (déjà très exigu) au niveau des rues et ruelles du quartier engendrant des encombrements permanents avec une cacophonie de klaxons rageurs et de vociférations, mettant les nerfs à rude épreuve,» en précisant que «(leur) quartier n’est pas adapté à un plan de circulation viable, d’autant que les plaques de signalisation font défaut, comme les sens interdits, les sens uniques, interdictions de stationner, interdiction de passage aux poids lourds…» Et d’évoquer dans ce sillage : «le passage qui relie (notre) quartier à celui de Aïn Karadja pour aller vers Kbassa qui nécessite quelques travaux de bitumage : ainsi que la démolition d’une partie du mur d’un ancien portail qui gêne le passage et ce, pour alléger le trafic.»
Il faut savoir que le projet de construction d’un nouveau pont au niveau de l’oued destiné à ouvrir un passage vers la cité des oliviers et permettre, ainsi de désengorger la circulation a été abandonné…On ignore les raisons de ce gel par les services de la DTP. Pour tous ces motifs et devant cette situation chaotique dans laquelle sombre cette cité, les habitants de Feddane Sbaâ interpellent instamment les responsables locaux, pour que des mesures concrètes soient prises au profit de l’hygiène publique et pour l’amélioration de leur cadre de vie. Il y a lieu de rappeler que Feddane Sbaâ a fait dernièrement l’objet d’une visite de proximité de la part du wali Ali Benyaïche, accompagné du P/APC Mohamed Yazid Cherif Benmoussa, sans que le doigt ne soit posé sur la plaie, autrement dit l’environnement ; aussi, les choses sont restées en l’état depuis, croit-on savoir. A noter dans ce sillage que ce faubourg populaire a été « zappé», à l’occasion de l’opération de nettoiement lancée ce samedi et ce, en dépit de la réception par qui de droit, de la pétition en question, selon le porte-parole des pétitionnaires.