Les extensions des villes, dans la wilaya d’Aïn Témouchent s’opèrent, indubitablement, avec un rythme accéléré, à tel point qu’en l’espace d’une décennie, les observateurs avérés du domaine constatent après coup, que les choses étaient prises, des fois à la hâte, dans le domaine de la conception de ces extensions qui, souvent au lieu de venir agrémenter les villes, forment des contrastes perceptibles à première vue, sans que les aménagistes et l’ordre des architectes, de la région ne viennent les prouver.
Les exemples les plus frappants à citer dans ce cadre précis sont les programmes de logements ruraux, de résorption de l’habitat précaire et évolutif, les locaux à usage professionnel. Ces programmes initiés et proposés par des responsables, dont certains sont encore en poste de responsabilité, non seulement sont mal foutus, mais constituent véritablement des logements précaires qu’il faut à tout prix raser. Ils ont pris beaucoup de terrain à l’intérieur des grandes villes et des chefs-lieux de communes de quoi construire de beaux et magnifiques bâtiments, selon des aménagistes et urbanistes. A l’heure, où nous mettons sous presse, on continue à inscrire des programmes de logements ruraux au niveau des communes côtières appelées à devenir des villes touristiques par excellence. Ces localités, d’une grande valeur ajoutée sur le plan touristique et économique attendent véritablement, des plans de restructuration d’envergure, intégrés et mettant en exergue la vision globale et lointaine du schéma national d’aménagement du territoire (SNAT). Ces remarques et observations que l’on vient de citer dans ce contexte précis constituent un exemple, parmi tant d’autres connus par les responsables concernés et les élus locaux et qu’il n’est pas utile de les énumérer tous. C’est sans doute l’une des raisons majeures qui a poussé les responsables centraux des ministères de l’Intérieur et de l’Habitat à prendre des décisions extrêmes, si l’on ose dire ainsi, pour lancer, sans attendre des opérations portant «l’éradication des taudis, des baraques, des gourbis, d’une part, et entamer des prospections d’assiettes foncières appropriées non seulement pour projeter des programmes de logements, toutes formules confondues, mais aussi pour la promotion de l’investissement, d’autre part. Voulant certainement apporter sa touche propre à elle et marquer son passage dans la région, la wali Ouinez Labiba, en poste depuis moins de 02 ans continue à insister à ce que : «soit améliorée l’architecture de nos villes,» un domaine qui a été délaissé, si l’on ose dire ainsi, dans les années 80 et 90 du siècle dernier et durant la décennie 2000. Sans doute, le séisme du 22 décembre 1999, d’une magnitude de 6,7 degré sur l’échelle Richter, qui a ébranlé la wilaya d’Aïn Témouchent, était pour quelque chose et que tout le monde faisait dans la précipitation, en vue de terminer les programmes de logements sociaux en cours de réalisation, ou lancés aussitôt après la catastrophe naturelle. Mais cela ne donnait aucunement droit aux détenteurs des pouvoirs de décider et d’exécuter à ne pas réaliser les programmes dans les normes usuelles, tant architecturales qu’urbanistiques.
En 2016, il est bon de le rappeler, la situation des secteurs, du logement, de l’urbanisme et de la construction et des équipements publics, ainsi que celui des travaux publics étaient, si l’on veut dire, au cœur de rencontres du wali avec les membres de l’exécutif, les premiers concernés par les observations et remarques faites, lors des sorties et visites qu’il a effectuées.
A cette époque le leitmotiv qui circulait évoquait des expressions, portant sur «la réforme, ou le redressement de la situation en matière d’architecture et d’urbanisme,» selon l’interprétation du vocable prononcé en langue arabe. Le rapporteur du secteur de l’Urbanisme et la Construction a axé son intervention qui s’est focalisée autour des points liés aux instruments d’urbanisme (PDAU et POS), aux arrêtés d’urbanisme, aux atteintes et erreurs constatées dans les différents programmes de viabilisation, au logement rural et à l’amélioration urbaine.
Aussi ceux qui suivaient avec attention le registre du directeur du secteur constatent que le quinquennal 2015-2019 va confronter de sérieux problèmes relatifs au manque flagrant d’assiettes foncières à lotir.
En moins d’une décennie, il était forcé de provoquer l’éclatement des plans directeurs d’aménagement urbains (PDAU) de plusieurs villes. Aujourd’hui, Aïn Témouchent, Hammam Bou Hadjar, Beni- Saf, pour ne citer que celles-ci, n’ont plus de terres pour recevoir des projets et sont obligées d’empiéter sur les terres agricoles les plus riches de l’Algérie.
Ainsi, dit-on, il est temps de songer à récupérer des assiettes se trouvant à l’intérieur des tissus urbains. «Les caves coopératives, dont certaines demeurent en situation litigeuses depuis des lustres constituent des poches appréciables qui peuvent servir à recevoir des équipements publics et des programmes de logements promotionnels et autres, selon les besoins exprimés de chaque localité.» Ainsi, recevant des assurances de lever le dégel de propositions de projets, la wali pourrait forcement revoir certains projets de l’habitat rural initiés au niveau des localités à ériger en villes touristiques par excellence.
En 2016, le directeur de l’Urbanisme et Construction, poursuivant son registre, avait laissé entendre qu’il existe des poches foncières, totalisant 650 hectares à récupérer, ou sur le point de l’être, selon toute vraisemblance. Dire aussi qu’on n’est pas sortie de l’auberge et que la situation qui y prévaut nécessite beaucoup d’efforts, pour éradiquer les disparités sociales.
Boualem Belhadri