Par Allal Bekkaï
Le bloc opératoire de l’hôpital de Sebdou a dû cesser ses activités et ce, durant plusieurs jours, pour cause d’infections nosocomiales, selon une source hospitalière.
Une enquête épidémiologique a été diligentée par la Direction de la Santé de la wilaya pour faire le point de la situation qui a été marquée par 04 victimes dont un décès. La prévention demeure le principal facteur de lutte contre ce fléau de santé publique, selon un médecin. La commission d’enquête a mis l’accent sur l’élaboration d’un plan, afin de réduire les infections nosocomiales et la fréquence des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques.
Par ailleurs, l’ouverture de la nouvelle UMC est prévue pour la fin du mois de septembre, croit-on savoir.
S’agissant de l’hôpital qui fait l’objet d’une opération de rénovation, cet établissement hospitalier est en phase d’équipement.
Une enveloppe de 130 millions de dinars a été consacrée pour sa réhabilitation, sa modernisation et la réalisation d’une unité d’urgences médicochirurgicales.
Doté d’une capacité de 120 lits, cet établissement hospitalier, réalisé depuis plus de trois décennies, a vu ses structures se dégrader au fil du temps et n’était plus en mesure d’assurer une couverture sanitaire convenable.
Ce qui a poussé les malades de toute la région à se déplacer jusqu’au CHU de Tlemcen. Il couvrait auparavant l’ensemble des populations des communes de Sebdou, Sidi Djilali, El-Aricha, Al-Gor, soit plus de 120.000 habitants, et même ceux des wilayas limitrophes comme Naama et Sidi Bel-Abbés. Il faut souligner dans ce contexte que dans le souci de préserver une meilleure hygiène sanitaire et garantir une bonne prise en charge des personnels et malades en milieu hospitalier, le Centre Hospitalo-Universitaire «Tidjani Damerdji» de Tlemcen a signé une convention avec la société «Adergal» d’Aïn Témouchent, agréée dans la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de tous types.
Rappelons que dans ce cadre, une équipe de professionnels spécialisée dans le domaine avait effectué une vaste opération d’antisepsie sur le terrain. Il s’agit d’une désinfection préventive de l’ensemble des espaces communs, dont blocs opératoires et arrière-blocs opératoires, salles de soins, chambres de personnel, chambres d’hospitalisation, vestiaires et sanitaires….et autres équipements et installations du CHUT.
Selon une étude faite en 2007 par H.Hassaïne et A. Soulimane autour de la prévalence de l’infection nosocomiale au CHUT, le taux de prévalence des patients infectés était de 16,9 % et le taux de prévalence des infections nosocomiales de 16,9 %. Les infections urinaires représentaient 42,4 % de l’ensemble des infections identifiées, les infections du site opératoire 39 %, les infections sur cathéters 8,5 % et les infections de la peau et des tissus mous 5,1 %.
Un traitement antibiotique était administré à 214 patients (61,1 %), parmi lesquels 159 ne présentaient aucun signe d’infection.
L’ampicilline était l’antibiotique le plus administré, suivi de la céfotaxime et du ceftizoxime, les associations ampicilline-gentamycine et gentamycine-oxacilline étaient les plus prescrites.
Il faut savoir qu’une infection nosocomiale est une infection contractée dans un établissement de santé.
Le terme «nosocomial» vient du grec nosos, maladie et de komein soigner, qui forment le mot nosokomeion, hôpital.
Une infection est dite nosocomiale ou hospitalière, si elle est absente, lors de l’admission du patient à l’hôpital et qu’elle se développe 48 heures au moins après l’admission. Ce délai permet de distinguer une infection d’acquisition communautaire d’une infection nosocomiale.
Ce critère ne doit pas être appliqué sans réflexion et il est recommandé d’apprécier dans les cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection. Dans le cas d’infections de site opératoire, l’infection est considérée comme nosocomiale si elle survient dans les 30 jours suivant l’opération, et ce délai se prolonge jusqu’à un an, s’il y a mise en place de matériel prothétique.
Autrement dit, toute infection survenant sur une cicatrice chirurgicale dans l’année suivant l’opération, même si le patient est sorti de l’hôpital, peut être considérée comme nosocomiale.