Boualem Belhadri
En termes de superficies le verger viticole de la wilaya d’Aïn Témouchent occupe présentement environ 12 mille hectares de vigne de cuve de cépages traditionnels hérités du colonialisme et qui sont pour l’heure déclassés à tel point, qu’à chaque campagne de vinification, les responsables concernés se retrouvent avec d’importantes quantités de vins comme stocks invendus.
Au début de la grande opération d’arrachage de vignoble dans les années 70 du siècle dernier, Aïn Témouchent en avait environ 60.000 hectares. La grande «désertification» à l’origine de cet arrachage a eu lieu dans les années 2.000 et plus précisément à partir de l’année 2005. Ont bien jugé les fellahs qui se sont reconduits en céréaliers et maraîchers durant l’année qui s’en suivait grâce au programme de la réhabilitation des céréales sur le plan des prix et en matière des facilitations offertes dans l’acquisition des semences, des intrants et des kits d’irrigation, ainsi que l’octroi de fonçage de point d’eau destinés à l’irrigation d’appoint des céréales.
Et au début de l’année 2008, ce sont les grands investisseurs qui ont commencé à occuper de grandes surfaces, pour développer le raisin de table.
Les cépages introduits de l’Italie et de l’Espagne.
Pour les zones tempérées et douces, le travail de prospection effectué par des connaisseurs viti-vinification ont proposé aux nouveaux viticulteurs les cépages dénommés Chasselas, le Cardinal et Alphonse Lavallée (gros noir) qui présentent des caractéristiques recommandées en rapports avec les types de sols et la nature de climat. Les premiers à vouloir s’installer sont des viticulteurs venus d’autres wilayas pour développer la viticulture de table au niveau des communes de Sidi Ben Adda, El Malah, Hammam Bou Hadjar, Aïn Témouchent, Chaabet El Lehem.
En l’espace d’une dizaine d’année le petit verger planté est de 140 hectares selon les dernières déclarations de Naimi Berkane le directeur des Services Agricoles de la wilaya d’Aïn Témouchent. Les cépages évoqués plus haut sont des variétés précoces, venant à maturité de mi-juin à fin août, une période, où la peau du raisin à double fin commence à prendre de la couleur. En somme, les variétés citées plus haut sont les seules à retrouver sur le marché donc vendues à un prix plus élevé et qui dépasse parfois les fruits exotiques, dont principalement la banane qui traverse pas moins de 10.000 km par bateau.
A Sidi Ben Adda des vergers de raisins de table se trouvent à proximité de la RN 96 reliant Aïn Témouchent- Beni-Saf.
Pendant la récolte, le viticulteur procède à la vente de sa production sans payer un rond au transporteur. Certainement les années à venir avec l’arrivée à maturation de nouveaux champs de vignes de table, la concurrence aura son mot à dire et comme ça les prix pratiqués vont revenir à de meilleurs sentiments.
Aujourd’hui, le raisin de table d’Aïn Témouchent se vend comme une baguette de pain. Il va tout droit aux grands hôtels, complexes et résidences touristiques.
A l’heure, où nous mettons sous presse, le raisin de table est cédé à 200 DA aux marchés de plusieurs villes. Peut-être, il est bon de proposer une fête intitulée «fête du raisin de table à Aïn Témouchent.»
Les Chambres de l’Agriculture, du Commerce et Industrie (CCI)-Sufat et les producteurs, avec l’aide de la DSA peuvent concourir à réaliser ce forum.