Belmadani Hamza
Oran enregistre un manque de 40.000 avaloirs, a annoncé hier Berrahma Mohammed Directeur Général de la société de l’eau et de l’assainissement d’Oran (SEOR) en marge d’une réunion de l’exécutif de la wilaya consacréaux préparatifs de la saison hivernale.
Cette carence en nombre d’avaloirs, est l’une des recommandations du schéma directeur d’assainissement du groupement d’Oran composé des daïras de Bir El Djir, Oran et Sidi Chami dont l’étude a été effectué par un bureau d’études espagnol. Cette réunion de l’Exécutif de la wilaya a permis aux servicesconcernés de détailler les efforts menés sur le terrain pour le curage des avaloirs et le traitement des points noirs pour faire face à d’éventuelles inondations.
Dans ce cadre, les chefs de daïras ont reçu cette semaine des correspondances de la part du wali d’Oran, pour le curage des avaloirs et des oueds qui peuvent représenter un risque d’inondations en cas de fortes chutes de pluie, comme c’est le cas dans d’autres wilayas du pays qui ont été submergées par les eaux pluviales ces dernières semaines.
Le seul mot d’ordre de Mouloud Cherifi était de : «ne pas attendre qu’une catastrophe se produise pour agir, c’est un travail quotidien sans arrêt,» dira le wali. Lors de cette réunion de l’Exécutif, le directeur des Ressources en Eau a expliqué les différentes actions qui sont en cours dans les 09 daïras, notamment le curage des oueds, El Mactaa, Arzew, Ras El Aïn (Gdyel), Tafraoui, Graidia et Saàdla.
D’autres actions sont menées également pour la réalisation de nouveaux avaloirs à la cité de 500 logements à Gdyel, 50 lots à HessianeTouale, 91 logements à Benfreha, et 250 autres avaloirs à Arzew.
Cette réunion a permis au DG de la SEOR d’exposer le plan d’action contre les inondations à mener à travers la wilaya d’Oran avec plusieurs actions qui ont permis le curage cette année de 20.567 regards et le contrôle et nettoyage de 7.048 avaloirs.
Alors que dans le cadre du plan spécifique lancé depuis le mois de juillet dernier, le curage effectué de 5.385 regards, le nettoyage et le contrôle de 1810 avaloirs, ainsi que 92 km de réseau d’assainissement.
Le rond- point Palais d’Oran,
un point noir qui perdure
La réunion de l’Exécutif d’hier, a permis d’exposer le problème d’un point noir à l’est d’Oran, c’est celui du Palais d’or qui est envahi par les eaux pluviales, lors des chutes de pluie, le wali d’Oran s’est interrogé de cette situation qui se répète et qui devient récurrente à chaque saison hivernale.
Le DG de la SEOR a expliqué la situation nécessite la réalisation d’un 2eme canal de rejet des eaux pluviales qui s’ajoutera au premier qui existe depuis 2010. Ce rond- point reçoit les eaux pluviales du côté de Bir El Djir et la cité Akid Lotfi accentuées par la pente.
«Le nombre des avaloirs est suffisant, il faut réaliser un autre canal de collecte des eaux pluviales,» dira le DG.
Alors qu’une étude est en cours pour décider du diamètre de cette nouvelle conduite qui mettra un terme à ce problème.
La SEOR a déjà entamé des actions pour minimiser ce problème en mettant fin aux agressions contre le réseau des collectes des eaux pluviales.
Bouamaza Tarek directeur de Planification à la SEOR a présenté une comparaison entre le groupement d’Oran et la ville espagnole de Barcelone en matière d’assainissement et de collecte des eaux pluviales.
Dans ce cadre, les 02 villes se ressemblent dans des critères liés à la pluviométrie, position géographique et nombre d’habitants, mais la ville Espagnole prend le devant grâce au nombre d’avaloirs qui est de 63.000 unités, alors que la Capitale de l’Ouest algérien n’en dispose que de 20.000.
07 points noirs recensés
par la DTP
Concernant la Direction des Travaux Publics, 07 points noirs ont été signalés hier, par, M Mjdoub, cadre à la Direction.
Ces endroits qui sont envahis par les eaux pluviales, ce qui pénalise la circulation routière, il s’agit de la RN02 au niveau de Bredeah, nouveau échangeur (Mers El Kebir), la route d’évitement (Aïn El Turck), la route reliant Bir El Djir à Sidi El Bachir, RN04 (Sénia), CW33 (chemin de la zone industrielle d’Es-Sénia).
Notons qu’à propos de la situation provoquée par le mauvais temps dans 24 wilayas, le délégué national aux risques majeurs du ministère de l’Intérieur a fait état d’une « situation inédite, due à des pluies torrentielles et des orages violents.»
Signalant que les dégâts de ces intempéries se sont chiffrés à plus de 25 milliards de dinars, M. Melizi indique, par ailleurs, qu’il n’existe pas encore de cartographie exacte des zones inondables laquelle, dit-il, est en train d’être réalisée. Pour ce qui a trait, en particulier à la situation créée le 19 septembre par les intempéries qui ont affecté la ville de Constantine et de ses environs, M. Tahar Melizi révèle qu’aucun bulletin météorologique spécial (BMS) n’a été émis « pour prévenir la population qu’un évènement violent allait survenir.» Il explique d’autre part, que celle-ci résulte d’une pluviométrie abondante, signalant qu’il est tombé 80 millimètres de pluies en 25 minutes, soit, précise-t-il l’équivalent de ce qui est observé sur une période de 03 mois.
Pour rappel, le ministre des Ressources en Eau, Hocine Necib a annoncé cette semaine qu’une stratégie nationale, est en cours d’élaboration, en partenariat avec l’UE, en matière de protection contre les inondations. Invité de la Chaîne I de la Radio nationale, M. Necib a fait part de cette stratégie, visant à mettre en place les mécanismes nécessaires pour une meilleure prévision des inondations, afin de protéger les personnes et les biens et garantir ainsi une intervention rapide.
«La problématique de la protection contre les inondations est l’une des principales missions du secteur, en termes d’encadrement juridique et technique du traitement de ce phénomène, ainsi qu’à travers l’action sur le terrain et les investissements réalisés, en coordination avec d’autres secteurs, à l’instar du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales,» a affirmé le ministre. «Faire face à ce phénomène n’est pas nouveau pour le secteur, » a-t-il estimé, faisant part de plusieurs investissements réalisés dans différentes villes, dont Ghardaïa, Batna et Sidi Bel Abbés qui ont bénéficié de plusieurs projets structurants de protection contre ce phénomène naturel. Dans ce cadre, le premier responsable du secteur a évoqué les investissements réalisés depuis 2000, soit plus de 600 projets d’une valeur de 200 milliards de dinars, soulignant l’acquisition d’équipements en vue de leur installation au niveau des oueds des villes les plus exposées aux inondations.