Redouane Boualia 

Depuis plus de dix années que l’on fait face au phénomène de l’émigration clandestine « El HARGA », le rêve de nos jeunes dont les départs clandestins sont massifs vers les côtes espagnoles depuis le littoral oranais. Le chiffre peut donner des sueurs froides, et pour cause, entre le 15 et le 30 septembre, il est fait état de pas moins de 520 candidats à l’immigration clandestine depuis le littoral oranais.

Il est utile de signaler que le « voyage », a aussi ses options, car, il existe des traversées dite « VIP » sorte de taxi, en semi rigide, avec un moteur de 500 CV avec traversée de deux heures pour atteindre les côtes espagnoles pour retourner vite fait vers la corniche oranaise. Cette traversée peut atteindre le tarif de 30 millions par passager. Et l’on comprend, qui sont les candidats pour ces traversées « VIP », des recherchés, des émigrés refoulés et des familles n’ayant pu obtenir de visa. « Ce n’est pas que les chômeurs, qui rêvent d’une vie meilleure de l’autre coté de la méditerranée, il y a des commerçants qui laissent tout tomber et vendent même leur biens pour pouvoir partir. » explique un passeur. Il ajoutera, « pour ce genre de personne, 30 millions ce n’est rien, ça vaut le voyage en vip pour être au bout de 2 heures sur la rive espagnol. ». A noter que les heures de départs sont programmées à tout moment,  sans aucune contrainte, de temps ou de présence de brigade de contrôle.

L’autre traversée à moindre cout, c’est-à-dire moyennant des sommes entre 8 et 10 millions sur des embarcations à bord desquelles s’entassent, jusqu’à 18 passagers avec les risques beaucoup plus présents, et communément appelée « classe économique ». La durée de la traversée varie entre 8 à 10 heures pour atteindre les eaux espagnoles.

Pour l’heure, les passeurs  et pas seulement eux ; s’en mettent plein les poches et tout le monde semble se sucrer au passage, la traite des humains semble être le  filon de ces dernières années. Cela rapporte gros, et tant pis, si des parents inconscients emportent dans leurs folles traversées, leurs bébés et leurs enfants. Cette situation, ne peut être traitée et éradiquée une bonne fois pour toute, que si les réflexions qui ont couté des milliards dans les salons et lors de séminaires viennent à être exécutés et si l’on ne réagisse pas en faveur de la création des emplois pour les jeunes et assurer une équité sociale. Les défenseurs de la population sont nos politiques, nos élus, sauf qu’en ce moment nos parlementaires sont entrés dans une guerre qui pour l’heure ne dit pas son nom, mais qui ne permet en aucun cas de s’occuper des dossiers qui concernent en premier lieu, l’intérêt suprême du pays, les jeunes qui représentent plus de 70% de la population.