Par : B. Belhadri
Dans les années 2000, lors de la tenue d’une rencontre, à Aïn Témouchent, relative au développement de l’agriculture, axé principalement sur la céréaliculture, la viticulture et l’arboriculture rustique, un intervenant avait dit un bel adage qui est resté gravé dans la mémoire de ceux qui savent décrypter les belles idées innovantes et les initiatives porteuses à ne pas laisser passer, sans les prendre en compte, pour les saisir, les formuler en proposition et les traduire en études, puis en projets de réalisation. Oui l’on se rappelle assez bien et ceux qui ont pris la relève de la commande de gestion des affaires des services de l’agriculture et autres domaines doivent saisir le sens de cette belle phrase qui dit : «Vendre avant de produire» quand on développe cette magnifique pensée aux vertus inestimables. Depuis cette date de référence, le secteur de l’Agriculture a connu une grande mutation dans la wilaya d’Aïn Témouchent et beaucoup de promoteurs se sont installés dans la région grâce à la loi portant concession des terres agricoles qui a libéré les initiatives des fellahs et laissant naître en eux des engouements avérés pour développer telle ou telle spéculation agricole, selon les moyens de tout un chacun et les partenariats réalisés avec des promoteurs décidés à devenir des véritables pionniers agricoles de la région, disposant des plus belles terres de l’Algérie et de la France comme l’a si bien déclaré un professeur de géographie dans le début des années soixante. Evidemment le fellah a en quelque sorte, rempli sa part de responsabilité et commencé à produire, dans les différents domaines agricoles (viticulture, aviculture, céréaliculture, élevage bovin et ovin, maraîchage…)
Le fellah a rempli sa part de responsabilité
A vrai dire au fil des ans, s’est développé des pôles d’excellence au niveau de plusieurs régions. La plaine de la M’léta est devenue le grenier céréalier et le bassin laitier avec des extensions au profit de l’arboriculture rustique telle que l’oléiculture et l’aviculture. Hammam Bou Hadjar est un terroir traditionnel de la viticulture de cuve avec les monts du Berkeche, Hassasna, Aghlal et Aoubellil avec des affinités naîssantes au profit de l’aviculture, de l’apiculture et le maraîchage. Les contrées d’Aïn Témouchent, d’Aïn El Kihel, Aïn Tolba progressent dans l’oléiculture, la viticulture (raisin de table de qualité), les légumineuses, la céréaliculture (blé dur et blé tendre), option multiplication de semences à l’irrigué et l’élevage bovin (production de lait et de viande) et l’arboriculture (pêche, abricot, pomme, poire…) L’introduction de nouvelles techniques grâce aux apports professionnels en matière de recrutement de main d’œuvre spécialisée et qualifiée dans des domaines d’activités spécifiques a fait ressortir de véritables pionniers qui ont misé sur la formation des cadres et des ouvriers, d’une part, et qui ont commencé à produire des spéculations de qualité prisées par le marché national et étranger.
Les tentatives à vouloir exporter les produits bios de la région du Témouchentois sont en quelque sorte à leur début prometteur et nécessitent le concours de tout un environnement, composant des compétences en management, en ingénierie, en entrepreneuriat, en matière de l’import et de l’export, dans le domaine du marketing, de l’empaquetage, de l’étiquetage, l’emballage, les assurances, le transport des marchandises, la fiscalité, les garanties via les fonds de garanties…. Cet environnement propice et prometteur a besoin des passerelles solides et fiables en mesure de fournir des prestations concurrentielles de qualité dans le domaine de l’environnement un passage avéré au développement durable. Il s’agit bien entendu de la Maison de l’Entrepreneuriat et de la Chambre de Commerce et Industrie (CCI)-Sufat.
La Maison de l’Entrepreneuriat et la Chambre
de Commerce des passerelles à valoriser
L’approche faite par la CCI-Tafna est d’une utilité qu’il faut citer, dans ce cadre. L’idée de créer un Institut de formation au profit de plusieurs pans du tissus industriel de la wilaya qui renferme des cadres et des travailleurs, nécessitant des formations en management, en ingénierie, en entrepreneuriat, en matière de l’import et de l’export, dans le domaine du marketing, de l’empaquetage, de l’étiquetage, l’emballage, les assurances, le transport des marchandises, la fiscalité, a été saluée par tous et considérée comme un appoint important dans la mise à niveau des connaissances des entreprises, des gérants d’unités industrielles, agro-industriel, prestataires et autres. Cette volonté de vouloir aller de l’avant est appréciable et doit revêtir le sceau de la rigueur, de la pertinence, de l’innovation et de la persévérance à vouloir être concurrentiel et compétitif sur tous les plans et sur tout le chemin à entreprendre, pour arriver avec le produit, à bon quai, sain, royal et compétitif. On est persuadé que le rôle que doit jouer la CCI-Tafna dépend de ce qu’elle dispose comme outils, pour assurer une formation de qualité, en mesure de répondre aux sollicitations du marché national et mondial sur le plan de la qualité et du marketing. Cependant, en ce qui concerne la Maison de l’Entrepreneuriat, dont le siège se trouve au niveau du centre universitaire, est dans un état précaire et n’est pas arrivée à sortir de sa coquille depuis qu’elle a été mise en route, il y a environ une dizaine d’année. Aujourd’hui, il est peut- être judicieux de revoir sa composante humaine et son organigramme pour la mettre au niveau souhaité et espéré par tous. On n’est pas du tout content de voir nos produits agricoles refusés dès arrivés à quai sur l’autre rive de la Méditerranée. Cela a causé de grands désagréments et de grands préjudices à l’Algérie et aux promoteurs qui ont contracté des contrats avec les parties européennes.
Débat sur l’étiquetage, l’empaquetage et l’emballage des produits
Depuis peu, à Aïn Témouchent le débat tourne autour de l’étiquetage, l’empaquetage et l’emballage des produits selon la réglementation en vigueur. Des émissions radios avec les premiers concernés ont débattu cette problématique. Au fait, ce dossier n’a pas eu l’importance qu’il mérite. Il est légiféré par l’arrêté interministériel du 28 Muharram 1439 correspondant au 19 octobre 2017 fixant les modalités applicables en matière d’étiquetage nutritionnel des denrées alimentaires. Ainsi, les informations relatives à l’étiquetage nutritionnel doivent être regroupées en un seul endroit, sous forme de tableau avec alignement des chiffres, si la place le permet. Lorsque la place n’est pas suffisante, les informations sont données sous forme linéaire. Art. 17 — Les valeurs nutritionnelles de référence (VNR) fixées à l’annexe I, points 1 et 3 du présent arrêté, concernent les consommateurs de plus de 36 mois. Elles doivent être utilisées à des fins d’étiquetage pour permettre aux consommateurs de faire des choix, contribuant à réaliser un apport alimentaire global sain. Elles comprennent deux catégories de VNR : — les valeurs nutritionnelles de référence-besoin (VNR-B) ; — les valeurs nutritionnelles de référence-maladies non- transmissibles (VNR- MNT). Ainsi, ceux qui ont vu la nécessité de se conformer aux clauses du décret sus- évoqué sont en premier les oléiculteurs de la wilaya d’Aïn Témouchent qui produisent un produit bio de qualité requise. La nécessité de procéder à l’étiquetage de leurs produits est une décision ferme. Maintenant, il reste à se conformer non pas uniquement aux lois algériennes, mais aussi et surtout à celle de la communauté européenne qui est exigeante. En sus, la déclaration nutritionnelle doit obligatoirement inclure les éléments suivants: — la valeur énergétique ; la quantité de protéines ; de glucides assimilables à l’exclusion des fibres alimentaires ; de sucres totaux ; de lipides ; de graisses saturées ; de sel, la quantité de toute autre substance nutritive pour laquelle une allégation nutritionnelle est faite ; la quantité de tout autre nutriment jugé utile au maintien d’un bon état nutritionnel.
Les oléiculteurs ont franchi le premier pas, on attend les autres à vouloir s’exprimer.