Belhadri. Boualem  

Pilotées exclusivement, depuis 2010 par la CNAS, la campagne de sensibilisation des femmes sur la nécessité du dépistage précoce du dépistage du sein, avec comme garantie préalable, l’assurance d’une discrétion infaillible,  n’a pas atteint, dirait-on, les objectifs souhaités et les impacts espérés, non pas uniquement dans la wilaya d’Ain Témouchent  mais aussi à travers plusieurs régions du pays nonobstant les grands efforts déployés et les moyens mis à la portée des femmes en matière de prise en charge totale des frais médicaux ainsi que le transport pour se rendre à Maghnia pour se faire ausculter.  Ce qui permet et autorise le témoin à avancer de tels propos est le fait de constater que de nouveaux cas de femmes au début, à mi-chemin ou en phase tardive arrivent aux urgences alors qu’elles venaient de contracter la maladie bien après le lancement de la campagne de sensibilisation en 2010. Pourquoi donc pas assez d’engouement de la part des femmes de 40 ans et plus ?  Et pourtant  l’information a eu suffisamment de temps pour arriver à l’oreille des femmes des régions  les plus reculées. Si l’on se réfère aux données statistiques et les explications fournies par les spécialistes, la plupart du temps, la progression d’un cancer du sein prend plusieurs mois et même quelques années. Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué chez les femmes à travers le monde, autant avant qu’après la ménopause. A Ain Témouchent, les statistiques font état de 28% des femmes admises à l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) «mère-enfant» pour se faire soigner ont moins de 40 ans. Par ailleurs, deux tiers des femmes atteintes de cette maladie ont moins de 50 ans, ajoutent les mêmes sources. » Ces données on les a prises à titre indicatif, car elles datent de 2015.

Le diagnostic tardif du cancer

du sein de la femme  signe

précurseur de mortalité

En général une femme sur neuf (09) peut développer cette pathologie et que seul un dépistage précoce peut la prévenir, et que ce genre de cancer est la première cause de mortalité chez les femmes surtout en cas de diagnostic tardif. Les appréhensions ont vraisemblablement été plus fortes que les appels lancés par la CNAS en direction des femmes. En 2013, elles étaient 13 000 à avoir fait un dépistage sur 100 000 assurées sociales convoquées à l’échelle nationale, au niveau des centres régionaux d’imagerie médicale (CRIM) relevant de la CNAS et domiciliés à Constantine, Jijel, Laghouat et Maghnia. Leur création date de 2008. Les femmes des régions éloignées des CRIM et celles exclusivement des zones rurales paupérisées, pour des raisons liées à leur moyens,   sont encore très réticentes à accepter de faire une mammographie, une exploration radiologique qui permet de détecter les premiers signes de changement pouvant laisser croire à un début de cancer.

Pour les spécialistes en oncologie, les chances de guérir d’un cancer de premier stade sont bien plus élevées que celles d’un cancer à un stade avancé.  Même si les anomalies des gènes sont de mieux en mieux connues, la question de l’élargissement des tests à toutes les femmes semble légitime, expliquent les oncologues, depuis peu. Toutefois, plusieurs difficultés d’ordre scientifique et éthique, restent à élaguer.  Selon le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service génétique à l’Institut Curie (l’un des plus grands centres européens de recherche en cancérologie), « l’élargissement des tests ne vaut que si l’utilité clinique dudit test a été démontrée.»   Et d’ajouter  « il faudrait d’abord parvenir à classer l’ensemble des variantes des mutations génétiques »