Boualem Belhadri
Selon des informations rapportées par les médias, la vente concomitante de médicaments n’est plus au stade de rumeurs comme ont dû nous le faire croire certaines langues, relevant de l’environnement immédiat des officines de la wilaya d’Aïn Témouchent, mais une réalité avérée, une pratique assez courante si l’on se réfère aux propos de malades chroniques qui ont peiné pour trouver des médicaments prescrits à vie pour atténuer les douleurs qu’ils supportent difficilement, et malgré eux. On cite parmi ceux qui se sont exprimés, en se confessant à la presse les sujets atteints de l’hypertension artérielle, de l’asthme, d’allergie, de cécité, etc… Selon toute vraisemblance, même des médicaments prescrits pour les nourrissons et les enfants font partie des lots de pénurie. Nous attendons à ce que la SNAPO (Syndicat National des Pharmacies et Officines) réagisse pour éviter le stress de milliers de malades chroniques, dans le besoin pressant quand la rupture atteint plusieurs jours. Aussi, cela interpelle la Direction de la Santé Publique de la wilaya de mener une enquête et d’éclairer au plus vite l’opinion publique à même d’éviter à la longue une «psychose». Au niveau de plusieurs wilayas, ce n’est pas uniquement les malades qui réagissent mais le verbe, un peu osé, vient des Directions de la Santé comme le cas à Tizi-Ouzou. Le DSP, réagissant avec force «n’est pas allé avec le dos de la cuillère, pour dénoncer certains distributeurs de produits pharmaceutiques, qu’il accuse ouvertement de faire dans la vente concomitante. Nous avons mené des enquêtes et nous sommes arrivés à relever le phénomène honteux de ventes concomitantes de médicaments par des distributeurs de médicaments qui sont même à l’origine de pénuries de médicaments, ce qui nous a amenés à adresser des mises en demeure fermes et des rappels à l’ordre à ces distributeurs malintentionnés. Et si jamais, dans les prochaines inspections, la situation perdure, nous allons procéder à leur fermeture.» Et ce qui est demandé en urgence incombe les responsables de la Direction de la Santé et le représentant de la SNAPO qui devraient, sans tarder, mener des enquêtes et mettre à la connaissance de la presse et de l’opinion publique les mesures à prendre en cas d’atteinte avérée et révélée. Les honnêtes pharmaciens, qui ont réagi pour apporter leur soutien aux malades chroniques mis dans une situation difficile, devraient aussi dénoncer les abus en rapport avec l’anarchie, qui existe dans la distribution de médicaments, souvent créée par des distributeurs, tirant profit de ce trouble. Par ailleurs, certains observateurs qui suivent de près ce dossier de santé publique assez crucial évoquent : «également, le problème de garde avec la promulgation d’un arrêté qui oblige parfois des pharmaciens à assurer la garde dans des régions rurales, où il n’y a pas de médecins de garde.» Il est dit que : « cet arrêté ne tient pas compte de l’aspect sécuritaire et de la réalité sur le terrain, car on ne voit pas un pharmacien assurer la garde de nuit dans une région : où il n’y a pas de médecin de garde. » Il est aussi à déplorer, explique un pharmacologue, membre du SNAPO : «l’absence de formation de préparateurs en pharmacie dans les écoles paramédicales.» L’actuel ministre de la Santé et la Réforme Hospitalière est sensible à cette question d’intérêt communautaire et devra faire l’essentiel pour relancer cette spécialité qui a toujours été revendiquée par le SNAPO.