Zitouni Mustapha
Il ne se passe pas un jour sans que l’on entende sur les ondes de nos radios locales, des appels de solidarité au don de sang pour un enfant hospitalisé dans telle ou telle structure sanitaire et nécessitant en urgence une transfusion sanguine. A Oran, c’est la Radio locale El Bahia qui lance quotidiennement ces appels, par le biais généralement de ses journalistes qui supplient même parfois les auditeurs, en tentant d’attendrir ceux qui sont à l’écoute.
Un acte noble et humanitaire à mettre à l’honneur de ce média et de ses journalistes, mais qui dure depuis des années. Un pays avec son système et sa politique de santé, peut-il continuer éternellement à s’appuyer sur ces simples appels et omettre de mettre en place une réelle politique de collecte de sang régulière et coordonnée avec une gestion assez rigoureuse comme mentionné, lors d’un rapport prometteur établi au début de l’année 2000.
Près de 20 ans après, il semble que l’actuelle gestion de la collecte de sang est un indicateur qui place notre pays dans la catégorie des pays à faible développement, si l’on se réfère, aux données de l’OMS qui se base elle, sur les rapports de la sécurité transfusionnelle dans le monde.
Le sang est assimilé à un médicament et il faut en assurer la disponibilité, la sécurité et la qualité pour tous les patients, ce qui ne semble pas être le cas, pour les proches de malades hospitalisés, nécessitant une transfusion sanguine.
Au niveau des structures sanitaires à Oran, alors que les proches de malades sont dans le désarroi face à un proche, ou un enfant malade, il leur est signifié qu’ils doivent impérativement se débrouiller pour ramener des poches de sang, ou des donneurs pour pouvoir transfuser leur malade.
Ces parents désorientés et pris de court par le temps, se retrouvent à appeler voisins et amis pour un don de sang et quand l’idée leur vient, ils s’en remettent aux animateurs de la Radio EL Bahia pour lancer des appels aux auditeurs.
Alors à quand une gestion plus scientifique et plus développée de la collecte et de la gestion de sang, sachant que la sécurité transfusionnelle est un élément important de cette politique de santé ?
Il faut savoir que la wilaya d’Oran connaît un déficit en don de sang et en offres de produits sanguins, même si son taux reste appréciable par rapport aux autres wilayas de l’Ouest, mais reste à un taux inférieur par rapport à Alger, ou Constantine.
Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il est préconisé une moyenne de 10 dons pour 1.000 habitants. Selon nos sources, Oran serait à une moyenne de 16 dons pour 1.000 habitants, Alger et Constantine seraient à 23 dons pour le même nombre d’habitants.