Belmadani Hamza
M. Boulounaur Hadj Tahar président de l’association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a animé hier dimanche, une conférence de presse au niveau du bureau wilaya de l’association, sise à Hai El Badr (ex- cité Petit). Cette conférence a été organisée en marge, d’une réunion régionale de l’association qui avait des objectifs, notamment d’annoncer l’organisation d’un congrès national de l’association prévu avant la fin du mois d’avril prochain à Alger et le rappel des grandes lignes du plan de travail de l’association en 2019, où plusieurs défis sont attendus, notamment avec la prolifération du commerce informel «le marché informel persiste,» dira notre interlocuteur, avant d’ajouter : «les marchés informels ne sont pas devenus uniquement des concurrents déloyaux pour le commerçant légal, mais pénalisent également les investissements. J’ai rencontré plusieurs investisseurs étrangers qui affirment qu’ils sont prêts à investir en Algérie dans différents secteurs, mais la part du marché informel est importante en Algérie.»
Il faut savoir que ces marchés informels sont un risque également pour les consommateurs, près de 80% des produits contrefaits sont écoulés dans ces marchés.
Le commerce illégal, encourage également l’importation» dira M. Boulenouar.
Le président de l’ANCA a affirmé que le commerce informel porte préjudice au trésor public.
«Des activités financières sont en cours, mais l’Etat n’en bénéficie pas,» expliquera-t-il. Concernant les causes de l’apparition de ce commerce informel, M. Boulenouar explique que l’insuffisance des marchés à travers le territoire national contribue à amplifier ce problème.
Les communes ont besoin de 500 marchés de proximité, selon l’interlocuteur : «quand les marchés de proximité sont suffisants, le prix des produits baisse,» précisera-t-il.
Pour rappel, le ministère de l`Intérieur et des Collectivités Locales avait lancé en août 2012, en collaboration avec le ministère du Commerce, une large opération d`éradication des marchés informels.
En parallèle, de nombreuses mesures destinées à la résorption de ce commerce illégal ont été prises, dont la réalisation de centaines de projets de marchés de proximité et de marchés couverts. Ainsi, une enveloppe de 12 milliards de DA a été dédiée à la réalisation de 784 marchés de proximité, relevant du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales.
Parmi les défis à relever, figure l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui oblige à mettre fin aux fluctuations du marché local : «il faut protéger le marché local,» dira-t-il.
Concernant la multiplication du nombre des intoxications liées au monoxyde de carbone qui endeuillent plusieurs familles algériennes, le président de l’ANCA, a rappelé plusieurs causes, notamment l’existence d’appareils de chauffage contrefaits qui ne répondent pas aux normes. «Des fois, c’est l’erreur de l’utilisateur qui ne fait pas recours à un technicien qualifié pour l’installation du chauffage, les citoyens doivent être conscients des risques. Il faut noter que selon des études menées auparavant, près de 30% des produits d’électroménagers sont contrefaits. Leur commercialisation est favorisée par le commerce informel. Le citoyen doit effectuer son achat auprès d’un magasin légal, où une fiche de garantie lui sera remise,» conclura notre interlocuteur.
Par ailleurs, M. Boulenouar a expliqué que des efforts sont en cours, pour sensibiliser les détaillants pour l’utilisation du registre de commerce électronique. Cette initiative a été entamée auprès des importateurs qui peuvent sensibiliser un grand nombre de commerçants. «Nous avons créé récemment une commission nationale qui représente les importateurs.»