Z.M
Ni les aides allouées aux exploitants agricoles, ni les grands marchés de gros, n’ont eu raison des hausses des prix des fruits et légumes et pas seulement, quasiment tous les produits alimentaires, même ceux produits localement, connaissent le même sort avec au final, une grise mine du consommateur, qui se débat face au faible pouvoir d’achat et aux charges multiples auxquelles il faut faire face.
Les prix des fruits et légumes, particulièrement ceux cultivés localement sous serre, connaissent une hausse depuis ces derniers jours, a-t-on constaté à travers les étals des marchés.
Cette flambée s’expliquerait par les produits hors saison dont les prix bondissent sur les marchés de gros, selon plusieurs vendeurs approchés, Occupé à ranger son nouvel arrivage de fruits dans un marché d’un quartier à Oran, il indique que les prix des oranges Thomson vont jusqu’à 160 DA/kg alors que celles de petit calibre sont cédées à 70 DA/kg.
Il appelle même les clients à en acheter davantage avant que, selon lui, les prix n’augmentent encore avec la fin de la saison de cette catégorie d’agrumes.
Pendant qu’il note les prix de ses fruits, un autre commerçant, explique que concernant les fraises, le temps pluvieux maintient les prix à un niveau élevé du fait qu’elles soient difficilement accessibles au milieu des champs pour la récolte.
Interrogé par un client sur le prix élevé des pommes locales à raison de 200 DA/kg en dépit de leur qualité moyenne, le dit commerçant, argue que c’est du fait qu’elles ne soient pas de saison.
“Les pommes sont récoltées au début de l’automne. Celles que vous voyez proviennent des stocks frigorifiques et nous nous alignons sur les prix de gros du marché d’El Kerma, souligne-t-il.
Une même tendance haussière est constatée au marché de la bastille, “les prix ont franchement augmenté pour les légumes hors saison”, admet, un vendeur assis devant son étal.
“Tout ce qui provient des serres est cher car cela nécessite plus de moyens pour l’agriculteur, tandis que l’offre n’est pas très grande”, juge un autre.
Parmi les légumes dont le prix reste élevé, selon ce commerçant, figurent le poivron doux ainsi que les haricots verts dont le prix peut atteindre 500 DA/kg.
Pour un autre jeune commerçant, qui vend ses légumes au niveau du même marché de la bastille, les prix des produits issus des cultures sous serre restent chers pour nombre des clients qui passent.
Selon lui, au marché de gros, le poivron doux se monnaie aux alentours de 160 DA/kg, les aubergines et les concombres à 100 DA/kg au marché d’El Kerma, tandis que les haricots verts sont à 350 DA/kg.
“Parmi les prix qui restes raisonnables, l’on peut citer les fèves et les carottes dont le prix de gros oscille entre 40 et 50 DA/kg. Les artichauts aussi sont à un bon prix”, estime-t-il.
Quant aux tomates, leur prix fluctue régulièrement sur les marchés, fait-il savoir, indiquant que leur prix de gros est actuellement compris entre 70 et 80 DA/kg.
Pour lui, “même si certains clients se gardent d’en acheter, ce prix reste raisonnable, par rapport à certaines périodes de l’année où son prix a même doublé”.
Les prix des légumes
secs s’enflamment aussi
Les prix des légumes secs ont connu une augmentation de 10% par rapport aux mois précédents. A ce propos, le Président de l’association nationale des commerçants et artisans (ANCA), M. Hadj Taher Boulenouar, a attribué cette hausse à la décision du gouvernement d’interdire l’importation de ces produits. Cette hausse est également due à l’absence d’une production nationale qui puisse répondre à la demande accrue de ces produits.
En effet, les prix des légumes secs ont augmenté d’environ 10% par rapport à l’année précédente, puisque le prix des pois chiches s’élève à 290 da/ kg par kg, alors qu’ils se vendaient à environ 230 da/kg durant les mois précédents. M. Boulenouar a indiqué que les prix des légumes secs ont augmenté de 20 et 30 dinars par kilo.
Le prix des haricots blancs a enregistré une hausse allant de 250 da/kg à 230 da/kg par, contre 190 da/kg pour la même période. Le prix des pois chiches a atteint environ 290 kg par kg, contre 230 kg par kg l’an dernier en août et septembre. Alors que le prix des lentilles varie entre 160 et 180 da/kg.
Le consommateur algérien a été surpris pendant cette semaine par la hausse des prix des légumineuses.
Cette hausse des prix des produits de large consommation ne touche pas seulement les légumes secs, puisque les prix des fruits et légumes ont connu une hausse significative ces derniers mois, sans parler des prix des viandes rouges et blanches qui ont atteint des sommets. L’inflation qui touche les produits de large consommation égrène de plus en plus le pouvoir d’achat des Algériens qui constatent, malgré eux, à chaque occasion, comme la rentrée scolaire, les fêtes de l’Aïd et le mois de ramadan, une hausse des prix. Derrière cette inflation se cache également, les desseins des barons de la spéculation, et le dictat qu’ils imposent sur ces produits en l’absence de toute régulation du marché.