Belmadani Hamza
La commission de wilaya chargée de suivi des investissements crée il y’a quelques mois à Oran a adressé plus de 250 mises en demeure contre des investisseurs, a annoncé hier le wali d’Oran Mouloud Cherifi en marge de l’ouverture de la 7eme édition du Salon International de l’Agroalimentaire (SIAG) au niveau du centre de conventions d’Oran (CCO).
Il s’agit selon notre interlocuteur d’investisseurs qui ont reçu des assiettes foncières et n’ont pas concrétisé leurs projet sur le terrain. «Il y’a 100 mises en demeures adressées en milieu urbain et plus de 150 au niveau des zones industrielles de la capitale de l’ouest » dira le wali. Notons que les inspections sur le terrain effectuées par la commission dans différentes zones d’activités de la wilaya, ont permis d’établir ce nombre de mises en demeure.
Des assiettes foncières ont été affectées à quelques investisseurs à Oran pour la réalisation de projets générateurs de poste d’emploi, mais sur le terrain, ces assiettes sont restées non exploitées et les projets n’ont pas été réalisés, ce qui a nécessité des fois, l’intervention des services concernés pour la récupération de ces parcelles. En effet, pour les terrains octroyés par la wilaya, leur récupération est facile, mais pour les terrains donné par concession, leurs récupération se fait par le biais de la justice. Notons que plusieurs mesures ont été entreprises par l’Etat pour booster l’investissement à Oran ces dernières années pour aboutir à une création de la richesse et de postes d’emploi, surtout que le pays se trouve actuellement dans une situation financière difficile à cause de la baisse des revenus du pétrole.
La tutelle apporte périodiquement de nouvelles facilitations au investisseurs, mais sur le terrain les difficultés qui entravent l’avancement des projets de ces investisseurs sont multiples, comme un climat d’affaires pas encore à la hauteur, beaucoup d’investisseurs ne savent pas à quel saint se vouer.
Des terrains octroyés mais détournés à d’autres fins
Sans négliger que plusieurs investisseurs sont défaillants, ils ont reçu des lots de terrains pour concrétiser leurs projets, mais en réalité, ces terrains sont soit destinée a une autre activité ou le projet n’a pas été réalisé, ce qui pousse les responsables locaux à intervenir pour dresser des PV ou annuler l’affectation. Le wali d’Oran Mouloud Cherifi vient d’apporter récemment un nouveau souffle pour booster l’investissement à Oran. Il a installé une commission wilaya chargé du suivi et d’évaluation de la réalisation des investissements. Cette commission a la charge de faire un travail sur le terrain et d’effectuer les enquêtes nécessaires concernant l’entame réelle des travaux de réalisation de ce projet. Par ailleurs, il est à noter que la 7eme édition du SIAG s’est ouverte hier à Oran, en présence d’exposants venus de 15 pays étrangers.
Cet évènement selon ses organisateurs est une porte ouverte sur le continent africain qui favorise le développement des industries agroalimentaires en Algérie et destinées à l’exportation. Il regroupe tous les acteurs de la filière pour se rencontrer, partager et échanger leurs expériences. SIAG a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance du potentiel du secteur industriel agroalimentaire national. Depuis sa première édition, SIAG s’est positionné comme l’événement phare en Algérie pour le développement d’affaires dans un secteur en plein essor. Ce salon sera également une occasion pour étudier les possibilités de coopération entre investisseurs nationaux et étrangers, dans le but de crée des partenariats gagnant-gagnant.
Premier Forum algérien de la filière lait «ALBEN 2019»
Le SIAG accueillera cette année le premier Forum algérien de la filière lait «ALBEN 2019».
Ce Forum permettra aux experts et différents intervenants de cette filière de discuter sur plusieurs questions et enjeux liés à cette filière importante du secteur de l’Agriculture. Il permettra de répondre à plusieurs questions, notamment lait et autosuffisance: quelle stratégie pour les pouvoirs publics ? Production laitière : comment améliorer le rendement ? Poudre de lait entre importation et subvention. Le développement du secteur laitier est un outil puissant pour renforcer la croissance économique et la sécurité alimentaire. Le considérant comme une pièce maîtresse de l’autosuffisance alimentaire en Algérie, l’État a entrepris une série d’actions orientées vers le soutien de ce secteur. Ces efforts ont généré des résultats encourageants, mais qui demeurent insuffisants, d’où cet impératif de revoir le fonctionnement de l’activité et d’agir dans le sens d’une meilleure cohésion entre les différents segments (élevage, collecte, distribution, transformation).
Selon le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, la production nationale de lait a atteint 3,52 milliards de litres en 2017, dont plus de 2,58 milliards de litres de lait de vache (73%), soit, une domination du lait de vache. Le même ministère a fait état de 971.633 têtes de vaches laitières, 17.709.588 de brebis, 2.949.646 de chèvres laitières et 207.884 de chamelles. Quant au coût de la production, il a atteint 179,71 milliards de dinars en 2017. En effet, ces chiffres sont le résultat de la mise en œuvre de plusieurs stratégies visant à : l’amélioration génétique du cheptel, par l’importation d’animaux à hautes potentialités (vaches laitières et taureaux reproducteurs) ; l’Intensification de la production fourragère, en développant les cultures en irrigué ; l’amélioration de la santé des animaux, par des mesures de contrôle et de vaccination ; l’incitation à l’investissement (à la ferme, à la collecte et la transformation). Néanmoins, selon les dernières statistiques du Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD), ces actions n’ont pas apporté les fruits attendus. L’importation de lait continue à dévorer des sommes colossales de devises et la récente envolée des prix du lait au niveau du marché international devrait être favorable aux perspectives de la filière locale.