Par : Boualem. Belhadri

Songer à communiquer avec la presse pour donner une situation actualisée de son secteur et évoquer les contraintes rencontrées, celles en cours de règlement et d’autres qui attendent des études et des financements pour les lancer est ce qui est demandé de tout commis de l’Etat détenant un poste de responsabilité de haut rang et sensible derechef. C’est ce que l’on a décrypté de la rencontre, de jeudi dernier, avec la presse, du directeur de la wilaya d’Ain Témouchent, de la santé publique et de la population qui a eu pour cadre la salle de réunion du siège de direction. L’on ne peut qu’encourager cette initiative qui était dans le passé une règle et devenue présentement chose rare. En général, chez d’autres secteurs, c’est le manque de transparence et le bon vouloir de retenir l’information qui prédomine. Le sujet d’actualité qui a suscité davantage les discussions et qui a pris la grande partie des débats a été celui de la prise en charge de la femme gestante durant toute la période de grossesse et pendant l’accouchement notamment.

L’accès aux soins est un droit humain fondamental pour tous

La nouvelle loi N°18-11 relative à la Santé publiée au numéro 46 du Journal officiel, explique le DSP « met en avant le droit à la santé comme droit humain fondamental, régule et modernise le système de santé pour être à la hauteur des aspirations de la société immédiates et futures ». L’autre intervenant dit « qu’elle accorde un intérêt particulier aux volets relatifs à la prévention, notamment des maladies non transmissibles et s’intéresse également à la santé de la mère, de l’enfant, des personnes âgées, des adolescents, des handicapés et des toxicomanes, ainsi qu’à la promotion de la santé alimentaire. » La parturiente était au cœur des débats de tous les confrères qui avaient à présenter des cas récurrents de décès de femmes gestantes. Le directeur a estimé que le nombre de décès a chuté. En 2018, il y avait 05 cas et en 2019 il a été enregistré 03 cas. C’est exacte parce qu’il s’agit là de cas hospitalisés mais il fallait aussi parler des autres cas qui ont décédé lors de leur transport dans des conditions que dieu seul sait. Et tellement le débat était chaud les interrogations pleuvaient et persistaient à vouloir savoir pourquoi la nouvelle maternité de 100 lits qui accuse un retard de 06 ans n’a pas été livrée et mise en service.

La nouvelle maternité sera-t-elle équipée et mise en service avant la fin d’année ?

Ce dossier assez compliqué a connu moult remous et des péripéties depuis 2013. Le directeur pense le réceptionner avant la fin de l’année. Des assurances lui ont été données pour la fourniture des équipements qui nécessitent qu’une courte durée pour les monter une fois réceptionnée. La mise en place des crédits si toutefois le dossier portant fourniture aboutit. On doit reconnaissance au nouveau directeur s’il parvient à mettre en œuvre ce projet qui est sous les feux de la rampe. Selon la même loi l’Etat assure les moyens matériels et met en place les mesures incitatives à l’exercice de l’activité de l’assujetti au service civil, notamment dans les wilayas du Sud et les Hauts-plateaux. En parcourant cette loi on apprend aussi qu’elle a mis des dispositions particulières au sujet à la gestion et à la fabrication de médicaments, des matériels médicaux et les laboratoires biologiques. Il est dit aussi que « la manipulation dans un but de recherche scientifique, le don, la vente et toutes autres formes de transaction : de spermatozoïdes, d’ovocytes, même entre coépouses, d’embryons surnuméraires ou non à une mère porteuse ou une autre femme, mère ou fille ».

Le secteur de la santé compartimenté en 04 circonscriptions de l’ordre de 100000 habitants

Selon le Docteur Lakhdari, le secteur de la santé dans la wilaya d’Ain Temouchent, au vu de la nouvelle carte sanitaire, a été compartimenté en quatre circonscriptions « de taille quasiment identiques selon le directeur. Lakhdari cite « Ain Temouchent, Hammam Bou Hadjar, Benisaf et El Amria. » Tous ont reconnu qu’il est temps d’opérer pour équilibrer les compartiments à même d’assurer les mêmes services de soin et de prises en charge des malades, non pas uniquement pour les femmes gestantes, un volet jugé par des internautes et des débats télévisés comme étant un point noir notamment lorsque l’on rencontre des gardes vides au niveau des maternités. S’agissant des gardes vides, l’un des responsables présents à la réunion avait laissé entendre « que la possibilité de recourir aux chirurgiens privés pour opérer est toujours en vigueur. » Le directeur ajoute qu’il « lui arrivé de saisir les cliniques privées de la wilaya pour prendre en charge des malades gestantes à complication avérée, non en mesure de la faire déplacer dans un CHU ».

Les gardes vides… l’autre calvaire qui hante les femmes gestantes

Mais il est bon de rappeler que les gardes vides sont connues au préalable pour moult raisons (congé annuel, fin de contrat, maladie et autres). Par conséquent pourquoi attendre des cas graves pour les orienter vers ces cliniques. L’autre point qui a suscité notre attention et que l’on prenne à cœur pour le faire aboutir est celui de la création d’un pôle universitaire de santé. Selon le directeur, la demande a été faite aux ministères de tutelle et de l’enseignement supérieur. Cette proposition cadre bien avec celle formulée par le centre universitaire Belhadj Bouchaib, d’Ain Temouchent, portant rehaussement du centre en université, une proposition retenue lors de la dernière visite de l’ex ministre Hadjar en 2017. L’établissement universitaire sera doté de tous les services, différentes spécialités, blocs opératoires et chirurgies. Présentement il existe environ 100 infirmiers qui ont terminé leur stage et qui attendent leur affectation. A la sortie de la réunion l’on a rencontré quelques-uns qui attendaient d’être reçu par le directeur ou l’un de ses adjoints.

A quand la mise en place
du réseau de prise en charge
de la femme enceinte ?

Ces formations se sont déroulées au niveau de l’hôpital Ahmed Medaghri dans le domaine des urgences et au niveau de l’EH Docteur Benzerdjeb, dans le domaine de la radiologie. S’agissant de l’hôpital d’El Amria, des assurances ont été données par le directeur de wilaya, au ministre de la santé pour que le service de la chirurgie générale soit opérationnel avant la fin de l’année. Par ailleurs le directeur et ses collaborateurs ont insisté sur la mise œuvre prochaine d’un réseau chargé de la prise en charge totale de la femme enceinte à partir du début de la grosse jusqu’à l’accouchement, par le biais d’un plan efficace classifiant et répartissant les femmes enceintes en quatre (4) paliers allant d’un accouchement simple à un accouchement compliqué. Il a pour but de réduire le taux de mortalité maternelle et infantile. Il demeure que ce réseau n’est pas encore informatisé à l’échelle locale et nationale.