Boualem. Belhadri
Les efforts continuellement consentis par la caisse nationale des assurances sociaux (CNAS), d’Ain Temouchent, dans le domaine de la sensibilisation et la lutte contre le cancer du sein, chez la femme, représentent un signe réconfortant et un engagement à mettre à son compte durant ces cinq dernières années révélées pleine d’activités aidant celles qui considèrent toujours la maladie comme un tabou social qu’il ne faut pas révéler même pour les intimes et le médecin.
La situation est préoccupante à l’échelle nationale.
Faute d’un programme de sensibilisation rigoureux l’Algérie enregistre, chaque année, 13.000 nouveaux cas diagnostiqués et le décès de 3.500 femmes, selon les dernières déclarations faites à l’occasion de la campagne de sensibilisation, débutée cette semaine et portant le sceau « Octobre Rose ». La CNAS d’Ain Témouchent se considère le premier partenaire des assurés sociaux à vouloir les prendre en charge, tant sur les plans de consultation, de mammographie que d’hospitalisation.
On a été très attentif aux récentes déclarations faites par le professeur Zitouni qui a souligné « que l’affection représente plus de la moitié des divers types de cancers diagnostiqués chez la femme et un quart de celle affectant hommes et femmes confondus. S’agissant des raisons de la prolifération de la maladie, parmi la population féminine, le professeur l’impute à des considérations socio- anthropologiques.
Les femmes, explique-t-il, se mariant tardivement, concevant moins d’enfants et allaitant moins ces dernières années risquent davantage une perturbation endocrinienne et hormonale ». Le slogan phare hissé par les assureurs sociaux est « La détection précoce du cancer du sein peut vous sauver la vie ».
Cependant nonobstant le grand tapage médiatique mené ces derniers jours, non pas uniquement dans la wilaya d’Ain Temouchent, mais à travers le territoire national, on assiste dirait-on à une certaine réticence de la part de la femme et celles qui se décident pour affronter cette pathologie devenue l’une des maladies les plus courante chez la femme, arrivent malheureusement assez tardif. Ce constat a été évoqué lors des journées d’information et de sensibilisation organisées par la CNAS ou par le secteur de la santé avec la collaboration de la radio locale. Plusieurs campagnes lancées en ce mois dit « Octobre Rose » devraient cibler les femmes des zones rurales. Le ministère de la santé qui chapeaute cette campagne assure les femmes que le dépistage et les produit sont gratuits.
Aujourd’hui on ne parle pas uniquement d’une maladie selon le professeur Zitouni Tayeb qui dit « Pour faire face à ce qui est considéré comme un fléau, on doit plaider pour la mise en place d’une stratégie de lutte « plus efficace ». Selon lui, « le nombre de cancers ne peut pas baisser tant que n’auront pas été mises en place des politiques publiques sérieuses étalées dans le temps. » Cependant le chef du service d’oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), Pr. Kamel Bouzid a expliqué la pression sur les centres d’Alger et de Blida par « la hausse des malades, soit 10.000 nouveaux cas chaque année », précisant que « toutes les malades du cancer du sein nécessitent une chimiothérapie, contrairement aux autres types de cancers, dont uniquement 40% de cas en demandent ».
Les patientes de la région d’Ain Témouchent sont orientées, le plus souvent vers le centre de dépistage de Tlemcen censé couvrir plusieurs wilayas de l’ouest du pays. Il est demandé au ministère de la santé d’appeler, dans cette situation assez complexe, « la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNOS) à vouloir prendre en charge les patientes à travers la conclusion de conventions avec les centres privés comme c’est le cas pour l’insuffisance rénale ou la chirurgie cardiaque. » Allons-nous voir cette proposition se concrétiser dès l’année 2020.
Certaines malades ont évoqué l’indisponibilité des médicaments. Et les trouver n’est point chose aisée pour les plus démunies.