Boualem. Belhadri

Le mois de l’environnement sous le thème « luttons ensemble contre l’usage du plastique » prend fin le 21 octobre 2019. Le coup d’envoi de cette manifestation a été donné par la représentante du gouvernement au lendemain de sa visite d’inspection et de travail qu’elle a effectuée, dans la wilaya d’Ain Témouchent, à l’occasion de la journée internationale du nettoyage fêtée par 150 pays en 2018. On aurait aimé voir tous les secteurs, qui génèrent des déchets en plastiques, participer effectivement à ces opérations de ramassage de plastique et l’orienter en direction des points de collectes permettant aux promoteurs de s’en charger selon un programme bien étudié et mis par le département de l’environnement à la connaissance des citoyens, des administrations, des établissements publics et privés, de l’éducation et de l’université ainsi que des officines et commerçants.
Et selon cette stratégie chacun sera mobilisé, là où il se trouve et quel que soit son lieu de résidence ou de son travail. Pour l’heure lancer des concours allant dans le sens d’inculquer des belles traditions et des belles cultures environnementales pour tous les segments de la société est une bonne chose dans la mesure où l’on devait assister par la suite à une prise de conscience générale qui met aux prises tous les acteurs de la société.
En Indonésie, à Surabaya, un trajet en bus d’une heure s’échange contre trois grandes bouteilles, ou cinq bouteilles de taille moyenne ou encore 10 gobelets en plastique, à condition qu’ils ne soient ni souillés ni écrasés. Selon le magazine d’actualité hebdomadaire français, le point d’août 2019, « quelque 16.000 personnes chaque semaine bénéficient de billets de transport gratuits en participant à la lutte contre la pollution, assurent les autorités de la ville où chaque mois, environ six tonnes de déchets plastiques sont ainsi collectées auprès des passagers avant d’être vendues à des entreprises spécialistes du recyclage. Ce plan vise non seulement à réduire la quantité de déchets, mais favorise la population à davantage utiliser les transports publics, selon Franki Yuanus, un responsable des transports de Surabaya ». Selon la même source d’information, « une étude publiée en 2016 par la Fondation de la navigatrice Ellen MacArthur, les océans pourraient bien charrier plus de plastique que de poissons d’ici 2050. Elle estime que huit millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année. Cela équivaut à vider le contenu d’un camion à ordures chaque minute dans la mer. Si aucune mesure n’est prise, ce chiffre devrait monter à l’équivalent de deux camions par minute d’ici 2030 et à quatre par minute d’ici 2050 ».
L’expérience de la direction de l’environnement, de la wilaya d’Ain Témouchent est assez timide et ne s’inscrit pas dans la durée et ne vise pas son élargissement à grande échelle mais se contente uniquement de la durée de la campagne « luttons contre le plastique », une opération s’étalant du 21 septembre pour une durée d’un mois.
Le concours tel que conçu est adressé aux apprenants des établissements scolaires qui doivent collecter 30 bouteilles en plastique chacun contre un cadeau symbolique. Regardons les deux expériences et faisons un constat pour voir l’impact économique et écologique à long terme, de chaque expérience. La différence est de taille.
En Indonésie c’est une décision du gouvernement et tous les segments du pays sont mobilisés pour la faire aboutir mais pour Ain Témouchent ce sont des agents de la direction qui, nonobstant leur bonne volonté de bien faire, ne disposent pas les moyens de faire valoir leur expérience.
Voilà une question qui concerne directement la ministre de l’environnement. Elle doit hisser son secteur à un haut rang à partir duquel toutes les institutions du pays et les départements ministériels apportent leur contribution effective. Pour l’heure, le ministre de l’éducation national doit impérativement agir en toute urgence en instruisant des directives aux 48 directeurs de wilayas de son secteur pour prendre des mesures pour ne pas distribuer des repas froids aux élèves car, ces derniers, jettent des pots, des bouteilles en plastique, sur la voie publique et les trottoirs en revenant chez eux. Ce point à fait l’objet de notre contribution du 17 septembre 2019.