Chahmi B.

L’angoisse est palpable, “Coronavirus” est sur toutes les langues, grands et petits craignent ce virus qui a déjà tué des centaines de personnes dans le monde. La fulgurante propagation de cette pandémie en Espagne, avec qui la capitale de l’Ouest du pays entretient des relations commerciales très étroites, fait monter la pression d’un cran. Le quotidien des oranais commencent à changé, les rues ne sont pas aussi bondées que d’habitude en période de vacance des gosses. Les cafés bien que restés ouverts ne sont pas aussi pleins que d’habitude. De plus en plus de personnes portent des masques et même des gangs. Toutefois, dans les marchés, à l’exemple de celui de la bastille, les habitudes sont les mêmes, on palpe les légumes à main nue pour choisir les plus belles pièces, sans se soucier de son acte. « Le port des gangs devrait être obligatoire à tous le monde, c’est par le toucher que se propage le virus », dira une mère de famille portant un masque. Et d’jouter « Il faut que les citoyens prennent conscience du danger et du fait que nous pouvons nous même nous protéger pour peu que l’on se conforme aux consignes de préventions que nous voyons sur la télévision et sur la toile. ». Une mère, accompagnée de ses deux filles, rencontrées au marché de Plateau, ont soutenu, qu’elles ont décidé de porter des masques, après avoir entendu, samedi, les appels des autorités à la vigilance. « Nous savons déjà que le virus a une période d’incubation qui peut aller jusqu’à 28 jours”, a souligné cette mère, qui n’exclut pas l’éventualité que d’autres cas existeraient et ne sont pas encore détectables. Sid Ahmed, un fonctionnaire d’une cinquantaine d’années, porte déjà un masque depuis plusieurs jours. “Il ne faut pas plaisanter avec les choses sérieuses”, dit-il. La visite de plusieurs membres de sa famille résidant en Europe a éveillé et attisé ses craintes. “Même s’ils semblent en pleine forme et bien portants, je ne peux être sûr qu’ils ne portent pas le virus”, a-t-il souligné. Si ces personnes représentent l’exemple du bon citoyen averti, il y a d’autres peu soucieux de ce qui arrive. Toujours au marché de la Bastille, un quinquagénaire qui s’apprêtait à acheter un “sandwich-karène” à un vendeur ambulant, ne semblait pas réaliser le potentiel danger de son acte dans le contexte actuel. Dans un éclat de rire, il lancera ” El Setar Allah, dieu seul détient le pouvoir de la mort et de la vie”. D’autres clients, présents sur place, soutiennent la même thèse. “Es-Settar Allah” (Allah est le protecteur) répliquent-ils à l’unisson. Le fait qu’aucun cas positif n’a été enregistré à Oran est pour eux un argument supplémentaire. “Il est inutile de s’alarmer “, a estimé l’un d’eux. Oran, comme le reste des villes du pays, retient son souffle face à un virus qui fait des ravages dans le monde.