Entretien réalisé par Hamra Fouzia.
La dernière décision prise par le gouvernement d’annuler l’examen de la 5ème année primaire et le report des examens du BEM et du BAC pour respectivement la 2ème et 3ème semaine du mois de septembre prochain, a partagé l’opinion publique entre approbateurs et réticents. Au sein des syndicats de l’éducation nationale les avis divergent à ce propos. Certains estiment que directeurs des établissements du cycle moyen, pâtiront le plus de cette décision, cars ils ont continué à exercer au contraire de leurs confrères dans le secteur de l’éducation nationale. Pour mémoire, le Conseil des Ministres a décidé que le passage d’un niveau à un autre pour les cycles primaire, moyen et secondaire s’effectue sur la base du calcul de la moyenne du premier et deuxième trimestre, précisant que la moyenne de passage est de 4,5/10 pour le cycle primaire 9/20 pour le moyen et le secondaire. L’autre importante décision prise en conseil des ministres est le report de la rentrée scolaire 2020-2021 pour le mois d’octobre 2020.
Pour faire la lumière sur ce sujet qui préoccupe la société, Nous avons approché, M. Boursali Bouabdellah Hamid, Président de la coordination de wilaya des directeurs des écoles moyennes du bureau d’Oran, directeur du collège de l’enseignement moyen (CEM) El Chahid Boumdal Abed dans la commune Es-Senia El Sania et membre de la commission nationale des directeurs des CEM pour le deuxième mandat consécutif. M. Borsali, cumule une expérience de plus de 35 ans dans le domaine de l’éducation nationale.
Cap Ouest : Vous avez présidé une réunion d’évaluation avec les directeurs des collèges de l’enseignement moyen (CEM), en tant chef de cette coordination de wilaya, que pensez-vous des dernières décisions prises par le Conseil des ministres, avec l’annulation de l’examen de 5ème et le rapport du BEM et le BAC ?
M. Boursali Bouabdellah : En premier lieu, et en tant que représentant des dicteurs des écoles moyennes, nous apportant notre soutien aux décisions prises par en conseil des ministres, concernant les méthodes de passage des élèves et la diminution de la moyenne d’accession, toutefois nous regrettons, de ne pas avoir été consultés. Nous estimons que pour le cycle primaire, la situation et moins délicate, le niveau des élèves et globalement semblable, l’annulation de l’examen ne devrait pas impacté le niveau des élèves qui accéderont au cycle moyen à la prochaine rentrée scolaire. Par contre, pour le cycle moyen, la situation est toute autre, les directeurs des CEM sont unanime, les élèves, qui n’ont pas rejoints les bancs des écoles depuis le mois de mars derniers et devront pas passer l’examen du BEM. On parle de 75% du programme déjà présenté aux élèves mais on oublie qu’au mois de septembre ils auront déjà passé 06 mois loin de l’établissement scolaire, donc loin de ma scolarité, cela va sans aucun doute avoir son impact sur leur niveau. Nous espérons que si l’examen aura lieu que les élèves n’auront à répondre que sur les matières essentielles.
Cap Ouest : vous jugez donc que les élèves de la 4ème année moyenne ne seront pas prêts pour l’examen du BEM ?
M. Boursali Bouabdellah : Il est clair que l’élève ne pourra pas s’adapter à temps aux conditions de l’examen en l’absence de préparation psychologique et pédagogique qui sont assuré au niveau de l’établissement scolaire. Il ne faut pas oublier que les longues semaines, passées en confinement sanitaires, affecte les élèves qui perdent de leur capacité à réviser ou à suivre le programme de rattrapage sur les chaines de télévision.
Cap Ouest : En prenant compte de votre longue expérience dans le secteur de l’Education nationale, pensez-vous que le timing choisi pour la nouvelle rentrée scolaire 2020-2021, qui aura lieu juste après les examens du BEM et du BAC, aura un impact sur les élèves mais aussi le corps enseignants ?
M. Boursali Bouabdellah : Nul ne peut, nier qu’il y aurait des répercutions, en plus du temps très limité qui séparera les examens de la rentrée scolaires, il y d’autres paramètres que nous devrions prendre en compte qui ne sont pas des moindres, l’accession à base d’une diminution de la moyenne du cumule des deux trimestres, verra l’accession de près de 90% des élève en l’absence de la fondamentale évaluation. Systématiquement cette situation, engendrera une surcharge des classes dans les écoles moyennes, ce qui accentuera d’avantage, le déséquilibre déjà existant.
Cap Ouest : Selon le communiqué du Conseil des ministres, le mois d’Aout sera consacré à la révision pour la préparation des examens, les élèves seront-ils obligés à se déplacer quotidiennement au niveau de leur établissements scolaires en cette période estivale ?
M. Boursali Bouabdellah : La hausse des températures, en l’absence des moyens de climatisation dans la majorité des écoles, sera un handicap pour les élèves au même titre que les enseignants. N’oublions pas les élèves du sud du pays où les chaleurs suffocantes ne permettront pas aux élèves de sortir de chez eux.
Cap Ouest : Les directeurs des écoles moyennes ont continué à exercer au moment où les enseignants ont eu droit au congé payé, ils ont continué à gérer les établissements scolaires en cette période de crise sanitaire, ne sont-ils pas déjà épuisé, pourront-ils dans ces conditions assurer la préparation des examens ?
M. Boursali Bouabdellah : Les directeurs des CEM, étaient en effet, sommés par obligation professionnelle en cette période difficile de rester dans leur poste de travail. En coordination avec les services de la direction de l’Education, ils devaient accomplir diverses missions, dont le suivi du travail des employés en services et même la distribution des relevés des notes aux parents des élèves à travers les zones non couvertes par le réseau internet. En dépit de la pression existante et la prochaine rentée qui s’annonce difficile, je peux vous assurez que les directeurs sont conscient de leur mission et relèveront les défis comme à leur habitude.
Cap Ouest : Quel est le rôle de la coordination nationale des directeurs des écoles moyennes dans le secteur de l’éducation ?
M. Boursali Bouabdellah : La coordination nationale des directeurs des écoles moyennes, créée après des années d’efforts, se dit, prête et loin de toute considération, à contribuer dans les efforts du ministère de tutelle, qui vont dans l’intérêt des élèves pour sortir indemne de cette période délicate que traverse le pays.
Cap Ouest : A la fin, quel message voudriez-vous transmettre aux parents des élèvent, qui, s’apprêtent à passer les examens de fin de cycle moyen
M. Boursali Bouabdellah : Les directeurs des écoles moyennes, conseillent aux parents d’élèves, de porter leur aide psychologique à leurs enfants qui s’apprêtent à passer l’examen, l’appui des parents et toute la famille pourra jouer un rôle important en cette période extraordinaire.