J.M
Le Conseil des ministres a tenu dimanche, par visioconférence, sa réunion périodique, présidée par M. Abdelmadjid Tebboune, Président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense national.
Le Conseil a, par la suite, débattu et approuvé les exposés successifs, dont le premier a été celui du ministre de la Pêche et des Productions halieutiques qui a présenté le plan d’action de son secteur et les perspectives de son développement pour la période 2020-2024, partant d’une stratégie qui s’appuie essentiellement sur une transformation progressive et durable, consacrant la rupture avec le passé en matière de structure organisationnelle et institutionnelle et de méthode de gestion du secteur, et contribuant au renforcement de la sécurité alimentaire nationale.
Vers le retour du ministère de la Pêche et des Ressources Halieutique
Intervenant au terme de cet exposé, le Président a rappelé que la satisfaction des besoins du citoyen dans tous les domaines était au cœur du programme du Gouvernement, d’où l’idée de créer un ministère dédié spécialement à la pêche et aux produits halieutiques, étant un département tout autant important que celui de l’agriculture auquel il était rattaché auparavant.
Ainsi, le secteur de la pêche pourra véritablement contribuer à la diversification des sources de revenu nationales en garantissant l’autosuffisance en matière de pêche et de s’orienter vers l’exportation, d’autant que l’Algérie possède une importante façade maritime, qui la qualifie à l’édification d’une industrie de la pêche en sortant des méthodes classiques suivis actuellement pour augmenter la consommation de protéines par habitant , réduire l’importation des poissons voire même des viandes rouges, ce qui profitera au trésor public.
Dans le même cadre, le Président a donné des instructions pour la réalisation, selon le besoin, de bassins secs pour la maintenance et pour la réduction de l’importation des pièces de rechange, avant de charger le ministère concerné d’élaborer un programme d’action annuel dans le cadre du plan quinquennal proposé.
Ce plan sera vulgarisé à travers les médias pour permettre à l’opinion publique d’être informée des efforts consentis dans ce secteur et dans l’ensemble des départements ministériels en général. De son côté le ministre des Finances a présenté un exposé sur la maitrise des importations de services et la problématique des ports secs dans lequel il a évoqué les raisons de l’augmentation rapide de la facture des services, proposant une batterie de mesures pour la maitrise des importations de services.
Fermeture immédiate des ports secs non autorisés
L’exposé a également porté sur le traitement de la problématique des ports secs en proposant une révision globale du système en vigueur.
Intervenant à cet égard, le président de la République a ordonné de développer notre flotte maritime pour être en mesure, d’ici la fin de l’année en cours, de prendre en charge totalement le transport des marchandises, ce qui permettra de réaliser des économies en devises, d’éviter la surfacturation et de consolider l’économie nationale.
En matière de maintenance, le Président a ordonné que la priorité absolue dans l’octroi des contrats de maintenance soit accordée aux enfants de la patrie, d’autant plus que certains contrats signés avec des parties étrangères pour de longues durées sans prévoir de transfert technologique alors que le niveau des diplômés de nos universités s’est amélioré.
De même qu’il a mis l’accent sur l’importance d’intégrer l’intelligence nationale dans ce secteur et de réduire graduellement la dépendance vis-à-vis des prestations étrangères.
Même si certains bureaux d’études locaux n’atteignent pas le niveau international, il faudrait les soutenir et les encourager à diversifier leurs spécialités et à s’organiser en coopératives, a-t-il ajouté.
Evoquant la question des ports secs, le président de la République a pointé du doigt les risques que représentent certaines, dans leur état actuel, pour la sécurité et la souveraineté nationales ainsi que pour le Trésor public.
A cet effet, il enjoint au Gouvernement de procéder à la fermeture immédiate des ports secs non autorisés, et de faire obligation à ceux autorisés de se doter de scanners pour faciliter le contrôle par les douanes.
Le président a également chargé le Gouvernement de réorganiser ce secteur et de l’annexer aux ports nationaux en vue de garantir le service de maintenance après-vente, la sécurité et la souveraineté nationale, et de mettre un terme au gaspillage de la devise.
Accélérer la révolution industrielle
Par la suite, le Ministre de l’Industrie et des Mines a présenté un exposé sur l’importation des intrants et des équipements industriels, laquelle a enregistré une augmentation record durant ces dernières années, sans un quelconque impact positif sur la croissance du Produit national brut.
Les importations du pays en produits industrialisés, destinés à l’investissement et à la consommation ont atteint, selon l’exposé, Douze (12) milliards USD, avec une exonération permanentes et injustifiée de taxes douanières, d’où l’impératif de réformes structurelles urgentes, dont l’annulation de l’exonération de certaines taxes pour corriger les dysfonctionnements, et réaliser, ainsi, une économie de quatre (4) milliards de USD de montants transférés, en plus de 250 milliards de DA au titre des droits du Trésor public.
Il a été décidé, en outre, de se passer des bureaux d’études étrangers lorsque l’expérience locale peut répondre aux besoins, de renforcer la coordination avec les secteurs concernés par le dossier du fret maritime de et vers l’Algérie, et d’évacuer les opérateurs étrangers des ports secs algériens. Ces mesures permettront de réduire la facture d’importation à hauteur de six (6) milliards USD.
Commentant cet exposé, M. Tebboune a souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du plan industriel proposé dans le cadre d’un développement national équilibré, afin que le citoyen puisse ressentir sur le terrain un véritable début de changement en adéquation avec ses ambitions et aspirations.
Les véhicules seront importés de leurs pays d’origine
Il a en outre ordonné de prendre un certain nombre de mesures, dont le recours à des compétences qualifiées en matière de gestion, tout en évitant les intermédiaires dans l’importation des matières brutes, et le parachèvement dans les plus brefs délais de l’élaboration des cahiers de charges pour l’importation de tous les véhicules neufs, tous types confondus, et leur publication successive.
A ce titre, le président de la République a exigé que l’importation de ces véhicules soit en provenance du pays d’origine, avec lequel l’Algérie partage des intérêts communs clairs et que l’importateur soit spécialisé en la matière et apporte toutes les garanties de protection de l’économie nationale des pratiques négatives du passé.
Le Ministre de l’Agriculture et du Développement rural a, quant à lui, présenté un exposé relatif à l’organisation juridique de l’Office de Développement de l’Agriculture industrielle en Terres sahariennes, conformément aux décisions du Conseil des ministres du 03 mai 2020.
Il a, dans ce cadre, mis en exergue le rôle stratégique de l’Office qui aura pour mission de développer et promouvoir les cultures industrielles stratégiques sur les terres sahariennes, notamment les céréales dont le maïs, et les industries sucrière et oléagineuse.
L’Office de Développement de l’Agriculture industrielle pour développer le sud
Cette démarche intervient en exécution des engagements de Monsieur le Président de la République de réduire la facture d’importation, et de rendre disponible les matières premières brutes nécessaires à la production des denrées de large consommation, à travers l’exploitation des potentialités qu’offre l’agriculture saharienne, pour augmenter les capacités agricoles du pays et assurer la sécurité alimentaire.
L’Office, dont le siège sera établi au sud du pays, aura à simplifier les procédures et accompagner les investisseurs et porteurs de projets structurants et intégrés.
Il se chargera également d’accompagner les porteurs de grands projets d’investissements agricoles qui permettent de développer les cultures industrielles stratégiques, destinées à remplacer les matières premières importées massivement par les opérateurs économiques.
Durcissement du contrôle des hôpitaux
Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a présenté un exposé sur l’évolution de la situation sanitaire nationale liées au Covid-19, ainsi que sur les dispositions prises par la juguler.
Grâce à ces dispositions, des indicateurs positifs ont pu être enregistrés, comme la baisse du niveau d’occupation des lits réservés aux malades du Covid-19 en réanimation, la baisse sensible et constante du nombre de décès, et l’augmentation des cas de rétablissement qui se situent à hauteur de 98,02 %.
Toutefois, le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie a recommandé la poursuite de l’application stricte des gestes barrières afin de contenir les cas isolés, a souligné le ministre.
Dans son intervention, le président de la République a enjoint le ministre concerné de durcir le contrôle sanitaire à travers le territoire national et de se déplacer, si nécessaire, en vue de s’enquérir de la situation sur place dans le but de pallier les besoins qui pourraient être provoqués par un manque inadmissible d’un hôpital donné, en équipements médicaux disponibles, en quantités suffisantes au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), afin de faire face à toutes les demandes.
Le Président a également ordonné le durcissement du contrôle dans certains hôpitaux qui seraient, selon les médias, en surcharge et où des cas de patients non pris en charge seraient enregistrés.
A ce propos, le Président a instruit de mettre un avion à la disposition du ministère en vue de son déplacement, à tout moment sur les lieux, afin de s’assurer des informations relayées ici et là.