Jalil M.
D’emblée, l’année 2021 s’annonce ardue pour les ménages qui s’attendaient à une réaction de l’Etat concernant la règlementation et le plafonnement des prix des produits alimentaires, mais étonnamment, elles font face à une hausse démesurée des prix. Les mesures prises et les instructions données par le ministre du Commerce Kamel Rezig n’ont finalement pas été exécutées sur le terrain, laissant le champ libre au monopole des grands industriels. Ces derniers, à la moindre taxe imposée lors de la loi de finances ils s’attaquent directement aux poches des petites bourses, ces clients qui en prennent pleine la gueule.
Cette année, la hausse des prix a touché pratiquement tout le secteur alimentaire, avec entre autres, les pâtes, le lait, l’eau minérale ainsi que le riz et les produits conservés. Une saignée appelée à prendre davantage de l’ampleur à l’approche du mois sacré de Ramadhan.
Au milieu de tout cela, les citoyens s’attendaient à ce que le ministère de tutelle frappe d’une main de fer pour restabiliser la situation et démonopoliser le marché de l’emprise des producteurs. Mais contre toute attente, le ministère du Commerce, à travers son directeur général du contrôle économique et répression des fraudes, a affirmé que cette flambée est due à la spéculation et la rareté des produits alimentaires.
Mohamed Louhaidia, a déclaré dans une interview à la radio nationale, que les prix ont également augmenté sur les marchés mondiaux.
Il a ajouté que les résultats des enquêtes menées par le ministère sont en fonction des factures d’achat et d’importation de matières premières, similaires au blé de l’étranger.
Il a souligné que les prix, depuis octobre dernier, ont augmenté sur les marchés mondiaux de 40 dollars par tonne.
Du coup, cette augmentation est tout à fait légale, autrement dit, les ménages doivent admettre et faire avec. Or la tutelle n’a pas détaillé d’autres arguments qui ont fait que ces producteurs se sont permis d’augmenter les prix. C’est le cas du secteur des pâtes alimentaires dont le taux de la hausse des produits sur les étals a avoisiné les 30%. Selon plusieurs grossistes, c’est la mise à l’arrêt des moulins et de la chaine de production de l’industriel AmorBenamor qui a eu des répercussions sur les prix, puisque sa marque éponyme était considérée comme la meilleure sur le marché et la très demandée par les clients. Cette carence a déséquilibré la balance de l’offre et la demande, et a même libéré la concurrence. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé Khaled Belbel, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FNA), affilié à la Confédération algérienne du patronat (l’ex-FCE), qui a clairement pointé du doigt certains opérateurs dans le créneau des pâtes alimentaires, qui selon lui ont profité de la fermeture de certaines usines en raison de l’implication de leurs propriétaires dans des affaires de justice, pour agir en étant seuls sur le marché, ce qui a créé une sorte de “monopole” dont ils profitent pour multiplier leurs bénéfices, durant cette période, en se basant sur la loi de l’offre et de la demande, a expliqué M. Belbel.
D’où la nécessité, selon lui, de multiplier les contrôles et sévir pour épargner le consommateur qui est la première victime de ces agissements, précisant que la Fédération a, certes, pour rôle de défendre les investisseurs, mais pas au détriment du citoyen.
Pour les filières du lait et du sucre, c’est autre paire de manche, car en dépit des facilitations de l’Etat, les producteurs continuent à augmenter les prix. Une augmentation qui aura des effets collatéraux sur les produits laitiers d’une part et sur les gâteaux et les confiseries de l’autre. Quant à l’augmentation du prix de l’eau minérale l’Etat a annoncé hier qu’une enquête sera ouverte incessamment.