Jalil. M
Hier, le monde entier a fêté la journée internationale des travailleurs, l’occasion pour les docteurs en pharmacie qui sont au chômage pour soulever leur préoccupation. En effet, à travers une grande mobilisation via les réseaux sociaux, les pharmaciens dénoncent leur marginalisation en termes de chances de travail après 6 ans d’études et de formation graduée couronnés par une formation postgraduée variant entre 4 et 5 années pour l’obtention du diplôme des études médicales spéciales (DEMS). Une plateforme de revendication a même été élaborée contenant 12 requêtes, dont l’embauche d’au moins un pharmacien dans chaque service au niveau des établissements hospitalo-universitaires pour leur permettre d’exercer la pharmacie clinique et la formation en continue. Les pharmaciens souhaitent également que les diplômés des facultés de médecine trouvent un poste dans les usines de médicaments dans diverses spécialités. Quant aux laboratoires des compléments alimentaires et autres produits cosmétiques, ils suggèrent d’imposer par voie légale la présence d’un pharmacien spécialisé, pour veiller sur les normes scientifiques requises et les conditions dans lesquelles ces labos travaillent. L’Etat est appelés, aussi, à procéder à l’augmentation des postes dans les concours de spécialisation tout en prenant en considération les postes demandés dans le secteur. Pra ailleurs, les mesures d’octroi des agréments d’une pharmacie sont à revoir selon la plateforme des pharmaciens, qui appellent aussi à exiger au propriétaire de la pharmacie de sortir en retraite à l’âge de 65ans, et de céder l’agrément au ministère de la santé. Un vendeur en pharmacie,
une anarchie qui peut coûter cher
Un autre gros souci est soulevé dans cette campagne des pharmaciens, en l’occurrence, l’anarchie qui caractérise l’emploi des vendeurs en pharmacie, souvent sans formation et sans expérience. Pour les propriétaires des officines, un vendeur est moins exigeant qu’un pharmacien diplômé, en termes de salaires mais aussi en termes de tâches à accomplir. Mais pour les médecins, « Plusieurs médicaments prescrits sur l’ordonnance ne sont pas compris par ces vendeurs, et c’est tout à fait normal, s’il n’a jamais étudié cette maladie et jamais vu ces marques de médicaments ». Les pharmaciens de formation se demandent pourquoi miser sur des vendeurs sans formation ou même ceux avec une formation accélérée dans des écoles privées, et laisser ceux qui ont passé des années à étudier. Plusieurs cas sont signalés de patients qui ont reçu des remèdes différents de ceux administrés par le médecin, d’où l’urgence de remettre de l’ordre dans ce secteur ô combien important.