Younes Zahachi
Ce qui a été remarqué lors des 10 premiers jours de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain, c’est le passage de la compétition entre partis et candidats libres au cours des précédentes échéances, à une compétition insidieuse entre candidats de la même liste électorale, pour les législatives en cours. Pour les observateurs de la question politique, cela est dû à l’adoption du système de vote libre sur une liste ouverte avec un système de cochage. Ainsi chaque candidat fait sa propre campagne, ce qui explique le recours aux réseaux sociaux pour attirer les voix des électeurs. En ce sens, cela pourrait être interprété comme une tentative de neutralisation de ses rivaux potentiels qui sont sur la même liste que lui. Le manque de synchronisation des efforts entre les candidats de la même liste risque de nuire à la liste elle-même qui peut ne pas atteindre le seuil des 5% requis par l’ANIE. La question de vote sur un programme ne se pose encore pas, c’est sur le nom du candidat que se porte l’intention de vote selon son charisme, sa réputation et ses origines.
Pour les plus avertis et qui ont le plus de chance à faire valoir leur candidature pour récolter des voix précieuses, l’importance est accordée à la communication, en sillonnant les zones défavorisée, en plaidant la bonne cause de se battre pour eux. La première dizaine de la campagne s’est également révélée frileuse pour les candidats, ne sachant pas par où commencer ne présentant même pas un programmes clair ni une stratégie de communication de proximité. En fait, le climat qui règne lors de cette campagne se traduit par un certain manque de culture politique pour la plupart des candidats qui se présentent pour la première à une élection. Sachant que dans une wilaya comme Mostaganem à 55% rurale qui frôle le million d’habitants répartis sur 32 communes, plus de 540 Douars et autour de 12000 à 17000 nécessiteux, il est difficile pour les 514 candidats répartis sur 21 formations politiques et 30 listes indépendantes de mener une bonne campagne. Cela est d’autant vrai que la majorité n’a pas encore de niveau politique suffisant. Pour les observateurs, il va probablement y avoir des surprises car il n’est pas aisé de gagner la confiance de quelque 500.000 électeurs échaudés par des promesses sans lendemain et un mince espoir de croiser des faiseurs de bonheur.