Boualem Belhadri

Le secteur de la pêche et des produits halieutiques est-il sous les feux de la rampe, ces derniers temps ? Les informations rapportées l’indiquent résolument. Tout un chacun s’interroge pourquoi le poisson est rare et pourquoi est-il si cher ? Ces interrogations non des moindres sont aussi évoquées par les professionnels de la pêche établis au niveau des ports des wilayas côtières, à plus d’un titre. Dans la wilaya d’Ain Temouchent, le prix du kilogramme de la sardine, a durant une période donnée, dépassé celui de l’agneau et a coûté quatre fois celui du poulet de chair. Cette situation pénalisante aussi bien pour les professionnels du secteur que pour les consommateurs a été à l’origine de la mise ne œuvre d’un plan d’aménagement et de gestion des pêcheries (PAGPA), dans toutes les wilayas côtières par le ministre du secteur Sid Ahmed Ferroukhi.
Jeudi dernier, le directeur de la pêche et ressources halieutiques, de la wilaya d’Ain Temouchent, conformément aux orientations de Sid Ahmed Ferroukhi, a présidé une réunion de travail à la direction de la pêche.

Une nouvelle gestion des pêcheries des quatre wilayas de l’ouest

Tous les acteurs potentiels étaient présents dont principalement des professionnels, des pêcheurs, des experts, des chercheurs, des représentants de la chambre de la pêche, de l’école de pêche, de la station maritime de Benisaf, de professeurs et des associations. Ce parterre de responsables et professionnels devait se prononcer sur le plan élaboré par les cadres du centre national de recherche, de développement de la pêche et de l’aquaculture et apporter des propositions permettant d’améliorer la situation qui y prévaut. Ce schéma de réflexion global concerne les quatre wilayas côtières de l’ouest qui sont Oran, Ain Temouchent, Tlemcen et Mostaganem.
La question centrale pour laquelle l’ensemble des acteurs et professionnels sont interpellés et devraient essayer de trouver des réponses est « la baisse de la richesse halieutique et la révision de la répartition des zones de pêche selon les spécificités de chaque région, en réduisant l’utilisation des matériels et équipements de pêche non autorisés pour garantir la pérennité de la richesse halieutique ».
Et quand on dit baisse cela veut dire aussi la montée vertigineuse des prix des produits de mer.

Vulgarisation du nouveau système d’information géographique

Ce qui a été fait à l’échelle nationale et locale doit impérativement s’inscrire dans le cadre du grand travail pour faire connaître la base numérique achevée en 2020 avec la participation d’un groupe d’experts et de chercheurs représentant l’Institut national de cartographie et de télédétection (INCT), l’Agence spatiale algérienne (ASAL), le Centre national de recherche pour le développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA). Ceci bien entendu doit aboutir indubitablement à la formation des partenaires de tout l’environnement du secteur de la pêche à commencer par les acteurs qui ont suivi des réunions relatives à la mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion des ressources halieutiques et aquacoles. Pour cela il est bon d’initier, au niveau de la wilaya des ateliers de formations qui devront être dispensés au niveau de l’école de pêche et la station maritime. Certainement le lancement « du système d’information géographique (SIG), premier du genre, laissera des empreintes qualitatives dans la mise en œuvre effective du futur plan d’aménagement préconisé, dès cette année, à travers les différentes zones de pêche du littoral ». Il est attendu « une reprise de la production halieutique qui sera éventuellement revue à la hausse à moyen terme suivant la demande des consommateurs, a indiqué le ministre ».