O. Degui
Face à la sécheresse que connaît la wilaya de Tlemcen due à la faible pluviométrie enregistrée durant ces deux dernières années et à la distribution inéquitable de l’eau, les habitants de plusieurs quartiers, privés d’eau ou qui reçoivent avec parcimonie le précieux liquide depuis le début du mois d’août dernier, commencent à faire preuve d’impatience. En effet, une perturbation dans la distribution d’eau a été enregistrée dans différents quartiers de la ville de Tlemcen, à l’image de la cité 270 logements, la cité DNC, Haï Zitoune, Aïn Defla, El M’dig, Sidi Aïssa et autres. Cette situation qui perdure a commencé à susciter l’ire des habitants de la ville et des quartiers périphériques qui se plaignent de la persistance du problème. Cette crise perdure dans plusieurs autres localités de Tlemcen. En dépit des assurances des pouvoirs publics réitérées à maintes reprises quant au règlement de ce problème, la rareté du liquide précieux se fait toujours sentir. Cela, même si la production dépasse les besoins de la wilaya en eau, puisque 400.000 m3 d’eau sont produits chaque jour alors que les besoins sont estimés à 160.000 m3 seulement. En effet, en dépit de cet écart, des citoyens se plaignent toujours de la rareté, voire du manque d’eau dans plusieurs bourgades et villages. Il en est ainsi à Ouzidane où l’eau est devenue une denrée rare, notamment dans les localités rurales. Si pour le reste de l’année, l’eau est rationnée et distribuée selon des plages horaires, durant la saison hivernale, c’est carrément le recours à la citerne qui comble le déficit. Selon des responsables locaux, plusieurs projets de réhabilitation des réseaux sont en attente de concrétisation, mais cela reste insuffisant pour étancher la soif de tous les habitants de la région. Selon un habitant de ce village, si l’eau manque dans certaines bourgades, c’est la mauvaise distribution qui est à l’origine de cette situation. Il en est ainsi à Laaribet où des villageois se sont insurgés à plusieurs reprises contre la rareté d’eau due, selon eux, à une inéquitable distribution. Mais si dans certains cas, c’est la gestion des ressources hydriques qui est décriée, dans d’autres, ce sont carrément les citoyens qui sont à l’origine des perturbations dans la distribution de ce précieux liquide. En effet, outre les piquages illicites qui créent des déséquilibres dans l’alimentation en eau potable, les oppositions affichées par des citoyens au passage de certains réseaux sont parfois à l’origine du manque d’eau. C’est le cas de la localité d’Ouzidane, où pas moins de cinq oppositions sont enregistrées. Dans d’autres régions, si ce n’est pas la rareté de l’eau qui pose problème, c’est sa qualité qui fait défaut. C’est le cas de plusieurs quartiers de Chetouane où les habitants ont souvent recours à la bouteille d’eau minérale pour remplacer l’eau dessalée de la station de Honaïne. « En raison de la qualité de l’eau qui coule des robinets, je m’approvisionne une fois par semaine en eau minérale », affirme, dépité, un habitant de Chetouane.