Adel El Madjed

La Tunisie vit au rythme des convergences de vues entre sympathisants et opposants aux nouvelles décisions prises par le Président de la République Tunisienne Kais Said, relatives à la pro- rogation du gel des activités du Parlement jusqu’à l’an- née prochaine durant laquelle se tiendront les nouvelles élections parlementaires, avec un nouveau Code électoral, l’organisation d’un référendum popu- laire par la voie électronique sur la Constitution, l’ins- tallation d’une Commission ad hoc qui supervisera ces nouvelles dispositions , ainsi que la prise d’autres mesures. Les opposants à ces décisions ont observé le ven- dredi 17 décembre un rassemblement de protestation contre ce qu’ils considèrent comme la poursuite du li- gotage de tous par le Président, par la prise de déci- sions non étudiées et visant à porter atteinte aux libertés et aux institutions de l’Etat. De leur côté, les sympathisants du Président sont à leur tour sorti dans les rues pour apporter tout leur soutien aux décisions prises , et qui permettront de dissiper le brouillard qui entoure la vie politique Tunisienne, et qui donneront au Peuple l’occasion de recouvrer la confiance des ins- titutions de l’Etat, après avoir vécu l’enfer depuis 2011 . L’analyste politique tunisien Nezzar El Djelidi , considère dans un entretien accordé au quotidien Cap Ouest que « Les mesures exceptionnelles déclarées par le Président en date du 25 juillet dernier constituent une invitation ouverte au peuple pour l’associer dans la prise des décisions et ainsi barrer la route aux en- nemis de la Tunisie à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les décisions du Président sont aussi un coup porté au mouvement Ennahda qui a avait en main la destinée du pays durant 11 années, avec une Consti- tution minée d’articles de Lois ayant alourdi les rouages de l’Etat et affecté le citoyen Tunisien.». Notre interlocuteur a ajouté qu’ «il sera demandé des comptes devant la Justice aux dirigeants d’Ennahda après leur main mise sur le pouvoir judiciaire et ce après les instructions de poursuivre les corrompus données par le Président Kais ». Notre interlocuteur a soutenu que « les décisions du Président ont mis en évidence une nouvelle plate- forme d’assises législatives et morales pour une géné- ration politique nouvelles. De même à ajouté M. Nezzar El Djelidi, « la véritable opposition qui active aujourd’hui est le Parti Libre de la Constitution qui est en train de mener une campagne visant à éclairer l’opinion publique et qui a la confiance de la plupart des Tunisiens. Il a surtout l’aptitude à remporter les prochaines élections ». Concernant le mouvement de protestation orga- nisé par l’opposition à Tunis, M. Nezzar à affirmé qu’«il a été initié par le mouvement Ennahda qui a pour intention de faire pression sur l’appareil judi- ciaire, après s’être aperçu que la Justice a échappé à sa main mise. Mais ce mouvement sera sous le coup de la Loi après avoir tout corrompu et tout détruit sur son passage depuis qu’il a eu les rênes du pouvoir, de même que ses dirigeants s’aperçoivent aujourd’hui qu’ils ont perdu la confiance que leur accordaient les Tunisiens. Les prochaines élections confirmeront cela El Nahda n’obtiendra pas de postes clés, ce sera la fin de ce mouvement en Tunisie, et ses agissements sont assimilés à la danse du coq égorgé ». L’analyste Nezar a en outre déclaré que « le fait d’interagir par le biais de l’électronique avec le Peuple, permettra de connaî- tre ses problèmes et ses revendications ainsi que beau- coup d’autres réalités qui seront l’image véritable des demandes sociales et économiques, et qui permet- tront de mettre en place les moyens adéquats pour le passage du dialogue et de la prospective, à l’édification et à la construction.».