Linda Otsmane
Les habitants de la localité de Chehairia relevant de la commune d’Ain El Bia et la daïra de Béthioua nous ont fait part des leurs doléances et les problèmes qu’ils dénoncent continuellement. En effet, les émanations toxiques que génère au quotidien le complexe sidérurgique algéro-turc « Tosyali » spécialisé dans la production de fer et d’acier a transformé leur vie en un véritable calvaire. « Cette usine qui ne cesse de polluer l’environnement a donné lieu à l’apparition de nouveaux cas de complications respiratoires dont notamment l’asthme », selon les rapports établis par des représentants de l’OMS (Organisation Nationale de la Santé) lors de leur passage à Béthioua. « Les personnes particulièrement exposées à ces risques sont les enfants, les personnes âgées, ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques à caractère respiratoire, telles que les cardiaques ou les insuffisants respiratoires », apprend-on des habitants. Au début, les habitants se sont opposés à l’implantation de cette unité industrielle au sein d’une zone rurale apparemment détournée de sa vocation initiale au profit de l’industrie. D’ailleurs, selon les déclarations de certains habitants, l’assiette servant de plateforme pour l’usine en question est classée « zone protégée », cependant cet atout a été écarté du fait de l’intérêt économique qu’elle a engendré en créant de centaines de postes d’emploi directs et saisonniers et en apportant des revenus financiers non seulement pour la daïra mais pour tout le pays grâce à l’exportation. « La Direction de l’environnement devrait entamer une action auprès de la justice où elle se constituerait partie civile contre cette usine, et ce en basant sur le PV de constat présenté par les instances sanitaires en charge du dossier », ont-ils ajouté. Notons que les plaignants ont également passé en revue le problème des torches qui porte préjudice à la santé publique. En Effet, la persistance des gaz inflammables dans l’air contribue davantage dans la dégradation de l’aspect environnemental et expose la vie des habitants aux problèmes d’allergies respiratoires, sachant que la zone Industrielle d’Arzew comprend plusieurs unités de production pétrochimiques entraînant une pollution atmosphérique et marine très dense. « Or, en dépit des sommes vertigineuses investies par la Sonatrach pour assurer une prévention environnementale optimale, le problème de l’écoulement des produits pétrochimiques et gazeuses dans les bassins du port d’Arzew se pose à l’heure actuelle », indique-t-on. Rappelons au passage que la nouvelle polyclinique d’Ain El Bia a vu la création d’une école d’assistance aux asthmatiques de la région. Chapeautée par une équipe médicale composée d’un pneumo-phtisiologue et un psychologue, cette unité est censée porter de l’aide aux nouveaux cas d’asthme en leur apprenant comment s’adapter avec leur pathologie. « Ce projet sera suivi par la création d’une école ambulante pour la prise en charge de la population infantile scolarisées, ainsi que des malades résidant dans les zones éparses de la région et ce, dans le cadre de la vulgarisation des soins de proximité», apprend-on.