Linda Otsmane

Le nouveau train reliant la ville d’Oran à celle d’Arzew démarre difficilement et ce par manque de voyageurs. Selon les habitants de Hai Bouâmama, un petit faubourg situé à quelques kilomètres de la commune de Hassi Mefsoukh, cette liaison ferroviaire est souvent contrainte de faire des trajets à moitié vide et ce à défaut d’une sensibilisation efficace auprès des voyageurs quant aux horaires du départ. D’autres habitants nous ont fait savoir qu’ils ignorent à l’heure actuelle si le train est mis réellement en service ou il s’agit seulement des opérations de maintenance ou d’essais techniques. Selon le constat fait sur place, l’indisponibilité de commodités et d’infrastructures d’accueil au niveau d’un bon nombre de localités concernées réduit le nombre de voyageurs. D’ailleurs, le train assurant cette liaison marque également des arrêts successifs au niveau des gares projetées dans les localités de Sidi Maârouf, Hassi Ameur, Hassi Ben Okba, Gdyel, Hassi Mefsoukh et El-Mohgoun. Notons que cette nouvelle ligne, qui a pris plus de vingt ans pour voir le jour, assure la desserte Arzew-Es-Sénia sur une distance de 40 kilomètres pour une capacité de transport de 200 voyageurs par jour. Initialement, la mise en service de cette ligne ferroviaire était possible grâce à l’option retenue par la direction des Chemins de Fer faisant état de raccourcir la trajectoire de la ligne en attendant la réalisation de la dernière tranche à Arzew, étant la gare butoir mentionnée sur la fiche technique du projet. Cependant, depuis son entrée en vigueur, cette gare s’affiche presque vide car les horaires proposés par la direction pour assurer la desserte en question n’arrangent personne. En plus, les nombre de liaisons affichées avec une cadence de deux trajets par jour reste limitée par rapport à la demande. Selon les usagers de ce moyens de transport, dont les fonctionnaires et les étudiants notamment, le lancement de cette ligne avait pour but d’absorber le problème relatif au manque de transport notamment durant les heures de pointe vu que la plupart des transporteurs, ayant des conventions avec les unités de production industrielle implantées dans la zone d’Arzew, changent de profil à partir de 15 heures en s’orientant vers le transport des travailleurs de ces entreprises. Cet état de fait donne lieu à une anarchie indescriptible difficile à maîtriser.
«Actuellement, cette gare ferroviaires sert d’aire de repos pour les familles. En matière de prestation de service, cet espace n’a rien apporté de positif pour cette collectivité locale qui évoque toujours les mêmes préoccupations notamment celles liées à l’indisponibilité de moyens de transport urbain», dira un habitant. Et d’Ajouter : « Nous demandons une éventuelle révision des horaires notamment le soir. En cette période hivernale où les journées deviennent de plus en plus courtes, le train démarre à 17h30 pour rejoindre Arzew à partir de 18h30. Un temps qui pose problème pour les femmes surtout, ce qui traduit la réticence constatée chez la population quant à l’usage de ce moyens de locomotion». Notons qu’en l’absence des opérations de contrôle, cette gare bien que considérée comme étant l’un des joyaux architecturel les plus modernes voire notables au niveau de cette ville, a subi des actes de vandalisme commis généralement sur des lieux à l’abandon, ou ceux moins fréquentés par la population, indique-t-on.