A cœur ouvert avec la Directrice de l’EPH de Remchi Mme Chaibdrâa Thani Amina : « Je salue toutes les femmes qui appellent au changement »

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Omar Degui

Mme Chaïbdrâa Thani Amina est une femme qui cumule plusieurs qualités et fonctions : universitaire, syndicaliste, militante, ex-élue de l’APW, ex-cadre supérieure au CHU Tlemcen, ex-directrice du secteur sanitaire de Tlemcen et actuellement directrice de l’établissement hospitalier de Remchi. Mariée et mère de quatre enfants, nous l’avons rencontrée en marge des festivités de cette journée du 8 mars. C’est une personnalité particulière car toute la ville de Remchi lui témoigne et reconnaît ses efforts et son engagement dans la lutte contre la Covid19. Elle a géré cette crise sanitaire d’une main de fer. L’EPH qu’elle dirigeait était un hôpital-référence de la wilaya de Tlemcen. Elle mérite tous les honneurs et tout le respect que lui voue sa longue carrière professionnelle. Ecoutons-la :

– Cap Ouest : Si on revenait un peu sur votre parcours professionnel …

Mme Chaïbdrâa Thani: Mon parcours professionnel a été une expérience très enrichissante à tous les niveaux. Malgré certains préjugés, les mentalités et la société ont évolué aujourd’hui en dépit de la persistance de personnes n’admettant pas cette réalité et les compétences de la femme algérienne dans tous les domaines. Aujourd’hui, la situation a bien changé. Hamdoullah, la femme a retrouvé pleinement ses droits dans la société et exerce normalement ses devoirs. Autrefois, la compétence des femmes ne suffisait pas pour prétendre à un poste de responsabilité car on acceptait difficilement qu’une femme puisse commander des hommes. Cela relevait presque de l’insulte et de la honte. Aujourd’hui, seuls le mérite, la compétence et l’intégrité sont les critères pour une égalité des chances socioprofessionnelles et politiques.

– C. O : Que représente pour vous le 8 mars ?

C. T : La journée internationale de la Femme, qui correspond au 8 mars de chaque année, est l’occasion de reconnaître et mettre en évidence les réalisations sociales, culturelles, politiques et sportives de la gent féminine, c’est-à-dire les femmes et les filles. C’est aussi une grande opportunité pour sensibiliser le public aux progrès accomplis mais aussi à l’énorme travail qui reste à faire en matière d’égalité des genres. Aujourd’hui, elle est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde pour que les femmes soient reconnues pour leur compétence, leurs réalisations et leur rôle en général au sein de la société aux côtés de l’homme. Cette Journée internationale met donc en avant la lutte pour les droits de la femme, notamment pour la réduction des inégalités par rapport à l’homme. C’est donc l’occasion pour faire le point sur les luttes menées jusque-là et les progrès réalisés dans ce domaine, pour mieux préparer l’avenir qui attend les futures générations de femmes.

– C. O : Qu’en est-il de la participation de la femme dans la vie active ?

– C. T : La participation pleine et effective des femmes et leur accès aux fonctions de responsabilité dans tous les domaines de la vie favorisent le progrès pour toutes et tous. Lorsque les femmes occupent des postes de direction, cela se traduit par un surplus d’efficacité et des résultats positifs. Nous avons constaté que les femmes étaient au premier plan dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19. Parmi les interventions les plus efficaces et exemplaires menées jusqu’à présent pour lutter contre ce mal, certaines ont été accomplies par des femmes. Je dirai même plus, les femmes, notamment les jeunes, étaient à l’avant-garde de cette lutte. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui font qu’elles réclament, à juste titre d’ailleurs, des actions favorisant l’avènement d’un avenir à chances égales pour tous et toutes.

– C. O : Nous vous laissons le soin de conclure….

– C. T : En cette opportunité qui m’est offerte, je voudrais saluer toutes les femmes qui appellent au changement, ainsi que leurs actes de courage et de détermination.
Le 8 mars est l’occasion de célébrer les progrès réalisés en vue de l’égalité des genres et l’autonomie des femmes, avec l’urgence tout de même de mener une réflexion critique sur tous ces efforts, d’œuvrer avec plus de dynamisme pour un avenir meilleur, de mettre en avant les actes remarquables réalisés par les Algériennes de tous bords et de s’unir pour plus de progrès.
Je voudrais également présenter mes meilleurs vœux à toutes les femmes algériennes, qui, aujourd’hui, accèdent et investissent peu à peu différents postes de responsabilité et parviennent à s’intégrer dans tous les domaines aux côtés de l’homme.