Rencontré en marge de la réunion tenue au siège de l’APC pour l’identification des associations qui seront retenues officiellement pour collaborer, à titre volontaire, dans l’animation culturelle des JM 2022, M. Touati a fait une lecture des programmes du développement durable en cours de réalisation au niveau de cette daïra. Selon le coordinateur du mouvement associatif, plusieurs ateliers seront ouverts dans les créneaux culturel et touristique afin de permettre aux hôtes étrangers d’avoir une idée globale sur l’histoire de la ville d’Arzew où de nombreux projets de revalorisation du patrimoine local ont été mis en exergue afin d’exploiter le volet touristique à des fins économiques. En ce qui concerne l’aménagement urbain, notre interlocuteur a révélé que beaucoup de questions relatives au champ de l’application du développement durable, sont posées. Il s’agit, entre autre, du renforcement des actions entreprises dans le cadre du travail de proximité avec l’implication des représentants des secteurs primordiaux, dont le secteur de la jeunesse et des sports, la généralisation des campagnes de reboisement à travers les écoles des différents paliers.

 

Linda Otsmane

Or, la lutte contre la pollution dans tous ses états constitue une problématique pour différents travaux de recherches pour justement imposer une coordination efficiente entre les secteurs concernés avec le nécessaire accompagnement des nouveaux porteurs de projets inscrits dans le cadre de la préservation de l’environnement. Et pour de meilleurs éclaircissements, M. Touati n’a pas hésité à éclairer les lanternes de notre fidèle lectorat. Ecoutons-le :

Cap Ouest : Commençons par votre collaboration dans l’encadrement des associations locales dans le cadre des préparatifs des jeux, pouvez – vous nous livrer vos impressions concernant le climat général régissant les actions de préparation ?
M. Touati Mohamed : Après les réunions périodiques tenues avec la présidente de la commission sociale, Mme Benyoub Kheira en l’occurrence, nous avons fait un listing pour l’identification des associations concernées par les préparatifs et l’organisation du programme culturel qui sera mis en place parallèlement aux activités sportives. Pour cela, je me suis occupé de l’étude et la coordination entre les programmes soumis par chacune des associations afin de retenir les activités à la hauteur d’un tel évènement international et élaborer un « plan modèle ». Une fois ficelées, toutes les propositions ont été présentées sous forme d’un « programme prototype » pour approbation par le premier magistrat de la ville. Généralement, tous les points ont été retenus particulièrement ceux relatifs à l’aspect historique de la ville dont le patrimoine culinaire et les tenues traditionnelles. Des ateliers seront également ouverts aux enfants pour renforcer les notions de la préservation de l’environnement et du patrimoine local.

Cap Ouest : Evoquons l’aspect environnemental, quel est votre vision concernant le projet relatif à l’éradication des décharges sauvages et l’aménagement du territoire qui a été initié par des jeunes promoteurs, dont vous faites partie, dans le cadre d’une convention pilote signée entre l’APC d’Arzew et l’ANSEJ ?
M : Touati Mohamed : Ces programmes concernent notamment l’enlèvement et le traitement des ordures, le recyclage des déchets solides et ménagers, l’assainissement et l’aménagement des espaces verts, et qui sont malheureusement tombés à l’eau. Ces projets complémentaires devraient permettre de régler définitivement le problème de l’assainissement et du traitement des déchets qui sont déversés actuellement d’une manière sauvage dans la nature du côté de Haï Gourine et d’El Guessibet. D’un autre côté, le renforcement du parc roulant des APC souffrant d’un manque flagrant de moyens matériels, comme Arzew, Es Senia, Sidi Chahmi, Bir El Djir, Ain El Kerma et Aïn El Türk, reste tributaire de la concrétisation de projets de grande envergure surtout que cette problématique du manque de matériels constitue une entrave pour la collecte régulière des ordures. Même la promesse d’un plan de charges accordé par l’ex APC est restée sans suite, car le dispositif n’est plus reconnu par les parties prenantes. Beaucoup parmi nous ont eu des problèmes pour s’acquitter des frais de location des locaux conçus pour abriter les sièges de ces micro-entreprises. Nous n’avons aucun support financier pour subventionner les activités. Les charges se sont multipliées davantage, surtout que les frais de location oscillaient à l’époque entre 12 000 et 14 000 da/mois. Ainsi, la majorité de ces jeunes ont fini par abandonner leurs projets et changer carrément de créneau.

Cap Ouest : En ce qui concerne l’éducation environnementale, quel est l’objectif de la création du club vert scolarisé au niveau d’une daïra connue par la progression du taux de la pollution atmosphérique, comme Arzew ?
M. Touati : Cette opération pilote qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie du Ministère de l’environnement visant la vulgarisation de l’éducation environnementale en milieu scolaire, a eu pour objectif d’apprendre aux générations montantes comment préserver la nature. D’ailleurs, nous avons élaboré des fiches techniques vertes pour chaque établissement scolaire, afin de déterminer les besoins exprimés localement par les chefs de ces infrastructures scolaires quant à la surface à reboiser. Un total de 20 écoles primaires sur les 26 que compte la daïra, a été concerné par le programme d’identification du patrimoine vert que nous avons entamé en collaboration avec la Conservation des Forêts, Circonscription d’Arzew, l’inspection de l’Education et l’APC, intervient suite aux recommandations qui émanent de qui de droit.

Cap Ouest : A propos de votre expérience avec l’Association du « Petit lecteur », est-ce que cela vous a permis de mieux servir la population locale et élargir votre champ d’action ?
M. Touati : « Après plusieurs contacts avec des associations activant dans le domaine de l’environnement, les responsables de l’Association « Petit lecteur » ont opté pour la « Méditerranée », autant qu’association pilote en ce qui concerne l’application de l’éducation environnementale. Ainsi, notre association a été chargée de désigner une vingtaine de personnes qui devraient prendre part à un stage de formation sur l’éducation environnementale en milieu scolaire.
Les enseignants formés dans ce domaine devaient assister les enfants scolarisés en ce qui concerne l’apprentissage de la terminologie appropriée dudit secteur, ainsi qu’aux programmes instaurés dans le cadre de la nouvelle stratégie dite « environnement et développement durable », comme les campagnes de reboisement et la création d’un jardin pédagogique visant la préservation de l’environnement dans les écoles.

Cap Ouest : Votre dernier mot …
M. Touati : Seul l’accompagnement et l’encouragement des jeunes porteurs de projets permettront de redynamiser ce secteur tant négligé par les parties concernées. Ainsi, une mise en place d’une stratégie de gestion des dégâts engendrés par un milieu pollué s’impose en urgence afin de parer aux éventuelles catastrophes. A la fin, je remercie votre journal qui a pratiquement investi le champ médiatique ici à Arzew, grâce à un travail de proximité qui était jusque là mis sous éteignoir. Ce qui a permis à l’opinion publique locale à être mieux éclairée et aux pouvoirs publics hiérarchiques d’être à la page de l’actualité. Je vous remercie encore une fois de m’avoir fait ouvrir vos colonnes pour une utile vulgarisation de nos soucis, nos perspectives et nos espoirs.