O.D
À l’approche de l’Aïd El Adha, les prix des bêtes à sacrifier flambent dans diverses localités de la wilaya de Tlemcen. Que ce soit dans les régions de Zenata, Hennaya ou Ben Badis, une augmentation de ces prix a été enregistrée au niveau des marchés à bestiaux. Cherté de la vie oblige, les chefs de famille à travers le territoire de la wilaya de Tlemcen appréhendent l’Aïd El-Adha, craignant de ne pouvoir faire face à ses multiples dépenses. Le prix du mouton, incontournable pour beaucoup à cette occasion, est comme les années précédentes inabordables. Quant aux fruits et légumes, ils ont subitement atteint des pics inimaginables. A cela s’ajoutent les frais onéreux des habits neufs que doit vêtir tout enfant le jour «J», comme le veut la tradition.
La rentrée sociale qui interviendra à la fin du mois septembre n’est pas pour arranger les choses, cela sans parler de cette période de vacances et de fêtes propices à toutes les dépenses budgétivores. Le simple ouvrier ou fonctionnaire est comme pris au piège, cherchant désespérément une issue qui épargnerait son porte-monnaie.
Combien d’argent faut-il à une famille de seulement quatre membres pour passer un Aïd «digne» et traverser cette «zone de turbulences pécuniaires» sans prendre le risque de s’endetter ? Pour un fonctionnaire à l’APC, «ce n’est pas avec un salaire de 25.000 DA que l’on peut acquérir un mouton, des vêtements neufs et des victuailles pour les repas de fête». «Aussi, il faut prévoir les dépenses de la rentrée scolaire. C’est pratiquement intenable ! Le mouton de l’Aïd, j’ai définitivement mis une croix dessus, je ne peux pas. Pour le reste, on se débrouillera.
Il faut quand même un minimum de sacrifices pour faire plaisir aux enfants et à toute la famille», déplore-t-il. Pour prendre la température du côté du marché aux bestiaux, nous avons visité jeudi dernier le marché de Zenata. Sur place, l’offre ne manquait pas : les moutons de tous âges et de tous poids étaient regroupés et proposés à la vente. Seulement, les acheteurs ne se bousculaient pas, bien que l’Aïd n’est qu’à quelques jours. En cause, les prix sont toujours aussi chers. Pas d’agneau au-dessous de 40 000 DA et les prix allaient jusqu’à 100 000 DA pour les béliers.
Un mouton de taille et de poids moyens n’était cédé qu’à hauteur de 65 000 DA. «Ça ne baisse pas, les prix restent inchangés. On doit acheter tant que nous avons le choix. Ça ne sert à rien d’attendre, on en est qu’à quatre jours du jour J et le marché est orienté à la hausse», notait un client.