Kaid Omar
C’était le 23 mai passé, la capitale de la corniche avait vécu une journée particulière pour ne pas dire historique. Le principal marché des fruits et légumes a été complètement rasé, dans une opération spectaculaire menée en étroite coordination entre les services de la daira et l’Apc, la protection civile, la subdivision des travaux publics, le tout sous la supervision des services sécuritaires. La population locale dans sa quasi-totalité exprimait un réel sentiment de soulagement et de satisfaction, tant les contraintes générées par ce site étaient nombreuses tout au long des 10 dernières années avant sa démolition. Exigüité des lieux, insalubrité, bouches d’égouts obstrués, et plus particulièrement la prolifération de rats et toutes sortes d’insectes.
Ainsi, 45 jours à peine après sa démolition et la délocalisation de tous les marchands vers le nouveau site à hay Ennakhil, les anciens réflexes qu’on croyait révolus à jamais, s’installent de nouveau progressivement pour enlaidir, clochardiser et dénaturer le site de l’ex marché. L’allée centrale qui servait de site d’étalage des tables de commerçants, a été initialement ouverte à la circulation automobile, s’est vue restreinte et obstruée à la suite de l’installation de tables de commerces informels dans le même état d’esprit qu’auparavant, avec tout le lot d’indisposition et d’incommodités que cela peut engendrer. Même les détenteurs de fonds de commerce légalement installés se sont mis de la partie pour réoccuper les espaces publics et trottoirs y attenant. L’anarchie règne de nouveau en maître des lieux, sous l’œil désinvolte des élus et du reste des gestionnaires locaux.