Boualem Belhadri

Ain Temouchent aura-t-elle le privilège de devenir la région par excellence de l’industrie agro-alimentaire (IAA) ? Une question de taille qui revient comme un leitmotiv sur le bout des lèvres des professionnels, notamment les nouveaux investisseurs qui jouissent de la concession des terres agricoles privées de l’Etat et des exploitants qui se sont reconvertis pour se verser dans l’arboriculture et la viticulture de table et de transformations. En effet, estime un pionnier de la viticulture, le secteur des IAA, dans les régions de multiplication des semences et de nouvelles variétés, se pose comme un intermédiaire solvable et un médiateur potentiel entre l’agriculture et l’industrie. Les chercheurs, toutes disciplines confondues, ne sont pas en reste, plus particulièrement les économistes, qui, depuis plusieurs décennies sont arrivés à disséquer le mécanisme hautement complexe d’un système qui met à contribution aussi bien l’agriculture que l’industrie et les services.
Sur ce point précis, l’université d’Ain Temouchent Belhadj Bouchaib devait jouer un rôle prépondérant dans ce domaine notamment après la mise en œuvre du nouveau département de l’agronomie qui justifie sa place dans l’échiquier régional et national. Les pourparlers menés ces derniers temps pour rehausser le rang de l’université afin de songer à ouvrir un CHU au niveau de la wilaya demeurent et reçoivent des échos favorables surtout quand on sait que l’EH Docteur Benzerdjeb 220 lits a toutes les latitudes et commodités requises pour devenir un CHU, selon des responsables de la santé et de l’université.
De nouvelles ambitions sont devant le secteur de l’agriculture avec les enjeux qui lui sont assignés. Selon Anwar Sbaibi, ingénieur agronome, le secteur agricole compte 46 abattoirs de volaille, 5 usines de transformation des produits oléicoles, 4 laiteries, en plus de 25 projets de promotion des cultures précoces sous serres. En outre, il est décidé l’ouverture d’autres unités de production, à l’instar de la tomate concentrée ainsi que les dérivés vitivinicoles. Pour l’heure, dit Benaouda Boumediene, ingénieur principal chargé de l’arboriculture au niveau des services agricoles, la wilaya d’Ain Temouchent, connaît une augmentation, en matière de superficies consacrées à l’arboriculture, estimée à 3 533 hectares dont 679 hectares réservés uniquement aux figues précoces et de saison.
Les enjeux sont là et les facilitations, mises par l’Etat pour développer une réelle dynamique de promotion de l’industrie de l’agro-industrielle (IAA), offrent aux investisseurs les possibilités de développer comme il se doit l’arboriculture.