Rachid Boutlélis
Avec sa soixantaine d’établissements hôteliers, prés de 300 résidences et 40 lieux de villégiatures environ, dont la grande majorité est répertoriée dans le chef-lieu, l’informel a surfé allègrement sur la vague de la location de l’immobilier dans la daïra d’Aïn El Turck, au cours de cette saison estivale, ayant été caractérisée par des pics jamais égalés auparavant de hausse de la température. L’afflux estival inédit cet été, qui a convergé vers les plages de cette contrée, a submergé ces lieux d’hébergement et mis dans l’embarras leurs gérants. La majorité de ces établissements a en effet affiché complet pendant plusieurs semaines entre fin juillet et depuis l’entame du mois d’août notamment. Du coup, les tarifs proposés pour la location durant un bref séjour, ont ainsi considérablement augmenté. Cet indésirable état de fait a enfanté une situation incontrôlable, qui a beaucoup contribué à l’essor du phénomène de l’informel. Sur ce volet, les services des Impôts sont les premiers, qui ont été confrontés à un cinglant déficit budgétaire, en partant du fait que la location effectuée en violation de la réglementation en vigueur n’est évidemment pas déclarée et donc pas comptabilisée. Il importe de noter dans ce cas de figure, qu’aucune déclaration n’est établie au préalable en termes de contrat et ce, dans le but évident d’échapper au fisc. La plupart des particuliers, qui proposent des habitations à la location, ne disposent même pas d’acte de propriété et ne sont donc pas en mesure d’établir un contrat notarié conformément aux règles élémentaires en vigueur. Ce filon grandement juteux a poussé finalement nombre de propriétaires installés dans cette région à exploiter cette aubaine estivale, en procédant à des aménagements dans leur habitation pour réaliser un espace destiné à la location et ce, généralement sans solliciter les services compétents pour la délivrance d’une autorisation. Toujours est-il qu’au cours de la période caniculaire durant laquelle des dizaines de familles venues de différentes régions du pays notamment du sud, en quête de fraîcheur au bord de la mer, le moindre petit espace et même les garages à bateau et ceux des voitures ont été sournoisement exploités par leurs propriétaires pour être proposés à la location. Cette activité lucrative illicite a fait germer des idées sardoniques chez les bénéficiaires des différentes formules de logements, réparties à travers les quatre municipalités que compte la contrée d’Aïn El Turck.
Ces derniers n’ont nullement hésité à entrer dans le bal sans se soucier de la grave infraction de la sous-location des biens de l’Etat. Il est utile de souligner que ce morbide état de fait n’est pas uniquement spécifique à cette daïra, car il est également enregistré dans les différentes communes d’Oran. Il convient de rappeler que l’avènement des résidences, constituées d’appartements meublés proposés en général à la location estivale (dont la construction est désormais interdite suite à une récente instruction du wali), a commencé à prendre des proportions démesurées au début de l’année 2 000.
Ces résidences ont par la suite foisonné dans la contrée d’Aïn El Turck, en s’accaparant d’immenses superficies, en allant même jusqu’à empiéter et/ou envahir des parcelles de terres agricoles, acquises dans des conditions fallacieuses.