Rachid Boutlélis

Le prestigieux cachet de station balnéaire du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck a été lamentablement biaisé par de hideuses bâtisses, dont certaines demeurent inachevées depuis des lustres, qui obstruent carrément la vue de la mer. Ce piètre état de fait agresse le regard du plus imperturbable sur les artères, rues et venelles, disséminés à travers la principale municipalité de cette contrée et ce, à l’instar des trois autres que compte cette partie de la wilaya, qui sont tombé en décrépitude, à la faveur de ces répugnantes bâtisses inachevées et érigées en grande majorité en violation des normes universelles exigées en termes d’architecture dans les zones balnéaires, en béton et/ou en brique, dominant la façade maritime au point de la masquer au regard du contemplatif. « Les propriétaires de ces habitations disgracieuses devraient accrocher bien en évidence un écriteau ”Circulez il n’y a plus rien à contempler’’. Et dire que nous nous sommes opposés à leur construction dès la pose de la première pierre, mais hélas les responsables de l’époque ont décidé autrement. Ils souffraient probablement de la maladie du dénuement intellectuel » ont fait remarquer avec un mélange de sarcasme et de désappointement des riverains de la partie haute de la localité de Trouville, une zone essentiellement résidentielle, qui ont vainement décrié, depuis le début la construction, d’une résidence un R+7.
Les hautes et vilaines façades, qui trônent désormais à la faveur de l’indigence des esprits dans les localités de Bouisseville, à Claire Fontaine et Trouville entre autres, masquent aujourd’hui toute vue sur la mer
« Suprême ironie, cette résidence a encore été rehaussée par deux étages supplémentaires sans que cela n’émeut les virtuoses de l’indolence et les génies du farniente, qui étaient à l’époque en charge de ce volet » ont renchéri nos interlocuteurs. Cet affligeant état de fait a finalement enfanté l’enlaidissement à l’extrême des paysages et la perte de la noble réputation de cette contrée côtière de son aura d’antan, qui a été ainsi fort malheureusement ruralisée et vandalisée.
L’ironie du sort veut qu’un nombre de villas à l’architecture balnéaire, avec leurs toitures en tuiles rouges, a été tout simplement démolies par des promoteurs, tandis que d’autres s’apprêtent à connaître le même triste sort et ce, pour la récupération de leur superficie et permettre ainsi de bâtir au milieu d’un quartier résidentiel une ou plusieurs bâtisses lugubres, dépourvues pour la plupart du moindre esthétique. Selon les informations glanées auprès d’une source bien au fait de ce dossier, un nombre indéterminé de ce genre de constructions, dont les logements sont généralement proposés à la location aux estivants, ont été érigées, dans la majorité des cas, contre la volonté du voisinage et en violation des règles élémentaires en vigueur. Ces résidences, récemment interdite de construction par un arrêté de la wilaya, ont provoqué des conflits entre des riverains, qui se sont dressés en vain contre la détérioration du paysage de leur lieu de résidence et ce, en adressant des requêtes dénonciatrices aux responsables concernés. La pagnoterie éprouvée par les uns et les autres en charge de ce dossier au cours de ces des deux dernières décennies, a finalement grandement contribué à l’étendue de cette hécatombe architecturale, qui a sordidement altéré le balnéaire originel de cette contrée, qui dans un passé encore vivace n’avait rien à envier aux illustres villes côtières de renom du Vieux continent.
Les hautes et vilaines façades, qui trônent désormais à la faveur de l’indigence des esprits dans les localités de Bouisseville, de Claire Fontaine et Trouville entre autres, masquent aujourd’hui toute vue sur la mer. « Cette transgression à la réglementation en termes de bâti semble à priori avoir été tolérée » a déploré avec amertume un ancien habitant de Bouisseville. Des témoignages analogues ont été formulés à ce sujet par d’autres riverains contrariés, qui ont vécu l’époque faste de cette contrée dans le volet du prestige, conquis à travers l’exemple de la propreté de ses boulevards, de ses rues, de ses esplanades, de ses plages , de son cadre environnemental et surtout aux gaies façades de ses petites villas au toit de tuiles, nimbés de jardins d’où se dégageaient autrefois des senteurs de fleurs, agréables à l’odorat du badaud.