Rachid Boutlélis
L’eau de robinet fait toujours autant couler d’encre et ce, à la faveur des défaillances dans l’Aep, souvent sordidement ponctuées par des coupures, qui perdurent dans le temps et exaspèrent la population oranaise. Cette fois-ci, qui n’est nullement une nouveauté, une eau brunâtre a, enfin, coulé des robinets d’Oran ces dernières 24 heures après une indésirable et baroque coupure et ce, en dégageant cependant une odeur suspecte, suscitant ainsi beaucoup d’interrogations et d’inquiétude chez les habitants, notamment ceux de la région Est d’Oran. Une incidence indésirable sur les foyers de la zone englobant le faubourg de Gambetta et le quartier de Seddikia entre autres, où des familles ne savent plus à quel saint se vouer. « On peut comprendre que les consommateurs soient inquiets lorsque l’eau qui coule de leurs robinets a une couleur brunâtre. Il s’agit de résidus de rouille, qui est la cause la plus fréquente d’une coloration rouge-brune de l’eau du robinet. Il peut aussi arriver que des travaux sur les installations soient à l’origine d’une coloration de l’eau. Cela ne peut être qu’un indicateur de forte corrosion dans le réseau d’approvisionnement en eau potable, qui n’est dans ce cas pas conseillé de boire » a expliqué un professionnel, diplômé en tuyauterie et plomberie, installé à son compte, contacté à ce propos par notre journal. « Ma pompe, qui aspire l’eau, quand elle n’est pas coupée évidemment, pour remplir la citerne, a subitement cessé de fonctionner lorsqu’un liquide brunâtre et visqueux s’est manifesté du robinet. Je suis rongé par l’inquiétude pour ma chaudière par crainte qu’elle ne subisse le même triste sort » a déploré, avec une pointe de dépit non dissimulée, un père de famille demeurant non loin de l’hôtel Sheraton, dans la partie Est d’Oran, avant de renchérir avec autant d’amertume « j’ai acheté une nouvelle pompe à 8 000 dinars. Le budget familial a été grandement escamoté . C’est légitime de me plaindre contre ce biscornu et piètre état de fait, qui enfante des cauchemars chez nous autres habitants ».Des témoignages similaires ont été formulés à ce sujet par d’autres riverains du faubourg de Gambetta, une zone à forte densité de population où les défaillances de l’Aep constituent le principal sujet dans les discussions des habitants outrés à l’extrême. Il convient de signaler que les mêmes contraintes et autres désagréments en termes d’Aep, exaspèrent lamentablement les habitants de la contrée d’Aïn El Turck où les colporteurs d’eau semblent avoir fort probablement encore de beaux jours devant eux à la faveur de cette situation délétère. « Heureusement qu’ils existent, sinon comment faire pour nous approvisionner en eau. Nous n’allons pas quand même remplir nos jerricans d’eau de mer et encore de nombreux habitants ont été dans l’obligation de le faire, faute de mieux, pour respecter, un tant soit peu, le minimum d’hygiène de vie dans leurs foyers. Nous tenons à saluer l’intervention du wali d’Oran, qui a permis d’éviter à des centaines de familles de rester sans Aep. Le chef de l’exécutif a exhorté les responsables concernés d’assumer. Nous souhaitons vivement que la leçon a été apprise et qu’il n’y aura pas lieu de la répéter» ont fait remarquer des habitants du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck.