O.DEGUI
Le village d’Ain Temekchent, distant de 20 km du chef lieu de daïra de Chetouane accuse un manque flagrant de commodités. En effet, c’est au moins ce que nous avons constaté dans un scénario confirmé par les habitants croisés lors de notre virée au même village. Les paisibles résidents se lamentent de l’absence du minimum vital et de conditions de vie. Cette bourgade, perchée en haut des montagnes, offre un panorama au potentiel touristique indéniable. Pour y accéder, il faut emprunter le chemin de Sidi Senouci, un itinéraire impraticable, desservant le chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, vers la localité Tegma. Sur place, des jeunes racontent leurs malheurs, en soulevant les contraintes subies et autres désagréments. Exceptée l’alimentation en eau potable, notre village accuse toutes les insuffisances d’accessibilités», dira un citoyen, ajoutant : “La route menant vers la commune d’Ain Fezza est devenue impraticable, et pour rallier le chef-lieu communal, il faut attendre des heures pour qu’un bus pointe son nez”. Et pour mettre en relief les souffrances des habitants, rappelons pour mémoire que ledit village est privé d’une école primaire. Les chérubins d’Ain Temekchent, sont tous scolarisés au niveau de l’établissement situé à village d’Oued Lakhdar, éloigné de 6 bornes, imposant aux élèves natifs de la bourgade ‘’oubliée’’ à se dégourdir les jambes pour être aux rendez-vous des cours. “Notre village est enclavé”, enchaîne un autre jeune. Cette situation d’enclavement a contraint la plupart d’entre eux à aller s’installer à Ouled Mimoun et à Ain Fezza et surtout au chef-lieu de la wilaya de Tlemcen où plusieurs familles vivent offrant des commodités de base plus adaptées. Le reste des familles, vit dans des conditions précaires et la seule source reste l’élevage de bétail. Une bourgade où la seule lueur d’espoir est symbolisée par un projet en cours d’exécution, pour la réalisation d’une unité de soins. Des enfants tapent sur un pseudo ballon de football le long dudit chemin-même en l’absence d’une aire de jeu. Ain Temekchent, un hameau qui nécessite son désenclavement dans l’espoir à redonner vie à une population à la recherche d’autres cieux de chute. Côté détente et loisirs, la jeunesse dudit village, résignée, est livrée à elle-même où leur village est dépourvu de toute structure de distraction et autre aire de jeux. Pire, plusieurs jeunes ayant raté leurs études se retrouvent au chômage, qu’ils soient diplômés ou pas. Conséquence, les jeunes recourent à l’exode contraints de quitter le village en quête d’une vie meilleure. Pour les mieux chanceux matériellement, ils préfèrent investir dans un créneau commercial, généralement à Tlemcen ou ailleurs. D’autres, détenteurs de diplômes, s’installent dans les grandes villes à l’instar de Tlemcen, à la recherche d’un poste d’emploi. Certains malchanceux ou qui sont contraints de rester au village pour des considérations familiales ou autres, sont condamnés à subir les affres d’un horizon obscur, se tourner les pouces, ou s’attabler au seul café maure du village pour subir dépités le passage du temps, impuissants. La mal vie ronge toutes les catégories d’âge ici, notamment la frange juvénile. Ils se disent exaspérés par l’attitude des autorités locales, dans un cri de détresse exhortant ces derniers à leur consacrer un minimum pour améliorer leur cadre de vie.