Linda Otsmane

Dans une correspondes officielle adressée au premier magistrat de la ville, dont notre journal détient une copie, des élus de l’APC ont interpellé ledit responsable pour une éventuelle révision de la gestion administrative des secteurs urbains affiliées à la municipalité d’Arzew, suivant le décret exécutif n°16- 258 datant du 10- 10- 2016 régissant les modalités de création de la communale, dont la délimitation géographique et les objectifs qui lui sont affectés. Ainsi, des recommandations s’articulant autour de la désignation d’un délégué du secteur et d’un contrôleur financier pour la gestion de la nouvelle subdélégation à El Mohgoun, à 07 kilomètres du chef -lieu de la commune d’Arzew, ont été mis en exergue selon la réglementation en vigueur, lit-on sur le communiqué rendu public par M. M. Chaib, élu à l’APC du parti FLN. La proposition visant à transformer l’actuelle annexe d’El Mohgoun en subdélégation communale intervient suite à la défaillance constatée à tous les niveaux de cette collectivité locale considérée comme étant en dehors des projets de l’aménagement urbain. « En attendant, le nouveau découpage administratif qui est régit par la loi des collectivités locales, le président de l’APC peut statuer sur la décision en question qui ressort de ses prorogatives surtout que ses services ne sont pas en mesure de gérer une agglomération aussi peuplée comme « El Mohgoun » qui représente la moitié de la population locale estimée à 90. 000 habitants dans tout Arzew », apprend –on des sources municipales. Signalons à ce sujet que la disponibilité des lots de terrain constructibles, la progression du nombre des constructions anarchiques aux alentours des anciennes agglomérations sur l’axe jouxtant l’entrée est de la localité en allant vers le faubourg populaire d’ « El Guessbat » et les nouvelles extensions générées par la réalisation de nouvelles cités, tous programmes confondus, ont fait que le plan urbanistique de la localité d’El Mohgoun, très dépassé, n’est plus efficace pour répondre aux exigences des habitants . Ainsi, une révision du PDAU (Pan directeur de l’aménagement urbain), s’impose pour booster les projets de développement au niveau de cette localité dépourvue de toutes les commodités nécessaires pour un meilleur cadre de vie. En effet, selon les habitants, leur localité, de plus de 45 000 âmes, manque de tout ! Une simple tournée à travers les artères des agglomérations nous permet de constater de visu l’état de dégradation avancé dans lequel se trouvent les routes. Les opérations de bitumage sont inexistantes et le problème de l’éclairage public se pose avec acuité. D’ailleurs, l’absence de l’énergie électrique dans certaines ruelles, mêmes celles les plus fréquentées par la population et son insuffisance dans d’autres, ne cesse de susciter le mécontentement des habitants qui en souffrent depuis belle lurette. Selon les habitants, les services de la Sonelgaz ne semblent pas suivre de près l’opération relative au traitement des points noirs de l’éclairage public au niveau de cette localité. Or, l’extension de la ville et l’apparition d’autres pôles urbains au cours de cette dernière décennie impose, selon les spécialistes en la matière, une révision du PDAU afin d’identifier les zones à couvrir en énergie électrique. Ainsi, il est souvent recommandé aux services de l’APC d’introduire les modalités adéquates permettant au service qui s’occupe du parc roulant de l’APC de gérer ce créneau d’une manière optimale.

Éclairage public défaillant

Notons que l’absence de l’éclairage au niveau de certains endroits met en danger la sécurité des personnes et des biens. « Les travailleurs qui sortent tôt le matin de chez eux pour rejoindre leurs lieux de travail évoquent les méfaits de l’obscurité, ce qui a induit une nette augmentation des cas de vols et d’agressions », apprend- on d’un groupe d’habitants qui ont pris attache avec notre rédaction pour exposer le problème. Considérée comme une zone à vocation rurale de taille démographique relativement limitée, cette localité aux ressources financières très maigres, connaît des conditions particulièrement défavorables en matière de création de postes d’emploi à cause du manque signalé dans l’activité économique locale. Cet état de fait paralyse de manière notable la population et rend l’accès aux zones d’emploi situées dans cette région très difficile. D’ailleurs, l’étude effectuée par l’ANAT (Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire) a démontré que la localité d’El Mohgoun pourrait être une commune génératrice d’emplois par excellence. « Avec l’implantation de certaines unités de production industrielle rattachées territorialement à cette localité à l’image de l’usine Orasom, El Mohgoun pourrait bénéficier d’budget autonome pour gérer ses projets de développement», apprend-on.

Une criminalité en progression

A ce sujet, Rappelons qu’El Mohgoun est l’une des localités dont le taux de la criminalité est en nette progression. Selon des sources sécuritaires, plusieurs facteurs en sont responsables, dont le premier est le chômage. Une situation due à la nature de la commune jugée des plus défavorisées eu égard à l’absence d’opportunités d’embauche surtout que le projet de la zone d’investissement économique, prévu à la localité mitoyenne de « Hai Gourine », n’a jamais vu le jour et sa concrétisation reportée pour différentes raisons liées à la bureaucratie et la mauvaise gestion de ce dossier. « La recrudescence de la délinquance au niveau de cette collectivité locale a été générée par l’afflux des familles de différentes régions du pays durant la décennie noir. Cette population qui connait des conditions de vie difficile s’est installé dans les faubourg les moins concernés par les visites d’inspection qui sont devenus plus tard les lieux propices à l’insécurité », apprend-on de mêmes sources.