D.A
Ils sont nombreux à dénoncer des conditions de travail difficiles, ceux qui prennent en charge les personnes aux besoins spécifiques, entre travailleurs, éducateurs, psychologues et parents d’enfants. C’est le même constat fait au niveau de 05 centres spécialisés dans la prise en charge des enfants avec un retard psychomoteur, et que regroupe l’association d’aide aux déficients mentaux. Des travailleurs, entre accompagnateurs et responsables, qui n’ont pas reçu de salaire depuis plus d’une année en sus du fait que l’association n’a perçu aucune subvention ou aide financière de sa tutelle, à savoir le ministère de la solidarité nationale et de la famille et ce depuis plus de 07 ans, sauf une aide qui date de 2014, comme nous l’a signalé M. Chergui Hacène, directeur du centre de Bouiseville. « Malgré nos diverses sollicitations et correspondances, le centre est laissé à l’abandon depuis 07 ans alors qu’il devrait bénéficier d’une aide annuelle fournie par la wilaya ou la commune. On n’a pas reçu les primes dus à la pandémie du Corona et le budget est insuffisant pour payer les salaires. Depuis plus de 11 mois nous vivons une situation déplorable » confiera toujours le directeur du centre. M. Chergui évoquera le cas des 280 enfants aux besoins spécifiques qui sont pris en charge en régime demi-résident où il est question de les restaurer et les transporter ce qui équivaut à un budget quotidien de 12.000 DA. « Ceci sans parler de la nécessité de leur assurer une prise en charge pédagogique selon des conditions sanitaires stricts. Comment voulez-vous assurer en plus le salaire de 50 travailleurs et payer l’eau et l’électricité avec un budget de 08 millions de dinars annuel ? » tonnera encore le directeur qui dit compter sur l’aide des âmes généreuses mais cela reste insuffisant. De son coté, Madame Nemira Fatima, éducatrice au niveau du même centre nous a déclaré qu’elle a reçu zéro dinar de salaire depuis 11 mois, ce qui est extrêmement pénible, pour elle et ses consœurs et confrères. « Comment voulez-vous qu’on assiste des enfants aux besoins spécifiques alors que nous-mêmes on se sent assistés et qu’on est effondrés psychologiquement »a-t-elle encore souligné. Habib Farsi responsable éducatif au niveau de l’atelier ébénisterie déplorera fortement le manque de matériau et de matériel conçus pour les enfants inadaptés, ce qui reste, déclara-t-il décourageant, en sus d’être privé de salaire.
Au niveau du responsable de la gestion des affaires sociales CNAS, Cheikh Kamel rappellera que l’enfant handicapé reçoit 500 DA et que le ministère tutelle subventionne, gère et contrôle les activités des associations. Pour le problème soulevé par le centre de Bouiseville, notre interlocuteur révélera qu’il n’en a aucune information et que personne ne l’a contacté à ce sujet et qu’il demeure ouvert à quiconque veut exposer un problème.
En tout état de cause, ce sont 50 familles qui souffrent aujourd’hui de l’inexistence de salaire depuis presque une année sans parler de 280 enfants aux besoins spécifiques presque dépendants d’un centre pour leurs insertions sociales et pour leur développement éducatif et pédagogique. Pour information, l’association a été créée le 15 mai 1984, elle renferme 05 centres à travers la wilaya d’Oran que sont : Eckmühl, Maraval, Saint Eugène, Bir el Djir et Bouiseville.