Tlemcen – 67è ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DU DOCTEUR BENZERDJEB – La région de Sebdou abrite les cérémonies de commémoration et de recueillement

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O.DEGUI

Plusieurs activités ont été organisées hier à Sebdou, à l’occasion de la commémoration du 67e anniversaire de l’assassinat du docteur Benzerdjeb Benaouda, le 17 janvier 1956, en présence des autorités locales, moudjahidine et historiens, symbolisé par la levée du drapeau au niveau de l’hôpital de Sebdou qui porte le nom du chahid et à la lecture de la Fatiha à la mémoire des chouhada tombés au champ d’honneur. L’évènement a également donné lieu, au village de Dermam, village d’Ouled Halima (Sebdou), lieu de décès du chahid, à l’hommage et recueillement dans un cérémonial organisé par l’Etablissement Public Hospitalier (EPSP), en coordination avec la Direction des Moudjahidine et des ayants Droits et sous la tutelle de la Direction de la Santé et de la Population. A cette occasion, un convoi médical de solidarité, composé de diverses spécialités médicales, s’est dirigé à la salle de soins du martyr Miloud à Belhadj Boucif relevant de la commune d’El-Aricha, ainsi qu’une unité d’hospitalisation à domicile qui sillonnera différentes zones isolées, dans une campagne de don de sang et de vaccination contre la grippe saisonnière, à même d’améliorer les prestations médico-sanitaires et de fournir des services de proximité aux nécessiteux ainsi que l’accès aux traitements de base en organisant des convois médicaux au profit des citoyens des zones reculées. Et de rappeler que le chahid Benaouda Benzerdjeb, premier médecin martyr de la révolution, né le 9 janvier 1921, a suivi ses études au collège Slane (actuellement Ibn Khaldoun) à Tlemcen avant de décrocher son bac série mathématiques à l’âge de 20 ans. En 1948, il soutient sa thèse de doctorat sur le thème du cancer du sang. Membre actif du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), il accueillait les malades dans son domicile, auxquels il délivrait des ordonnances rédigées en langue nationale alors que l’administration française l’interdisait formellement. Durant la lutte armée, il rejoint les rangs de l’ALN dans une mission de médecin au maquis. Et de rappeler que le Commandement de l’ALN qui avait besoin d’une ronéo pour imprimer les tracts, confia la mission au Docteur qui se chargea de l’achat de la machine avec un faux bon de commande avant de la livrer à Sebra à un groupe de combattants chargés de rédiger et d’imprimer les tracts. L’armée coloniale, ayant eu vent de cet achat, a arrêté quelques jours après le docteur Benzerdjeb, pour le transférer au village de Ouled Halima, dans la commune de Sebdou où il a été emprisonné, torturé et abattu sous les yeux de son compagnon de lutte Bensaha Bekaddour, dit Mustapha. Ses obsèques ont donné lieu à plusieurs jours de manifestions, sanctionnées par une répression féroce des parachutistes.