Y. C.-B.
La vidéo à l’origine de la sortie d’inspection du quartier Sid El Houari, n’est pas nommée mais il s’agit sans doute de celle postée par un « vlogueur » (pour quelqu’un qui anime un blog avec comme outil principal la vidéo) français ayant séjourné en Algérie et filmé son voyage notamment à Oran.
Celui-ci a réalisé plusieurs vidéos montrant des aspects de la vie à Oran comme là a où il se filme en train de déguster de la «karantika», une recette très populaire à Oran permettant selon lui de manger pour moins de 10 centimes d’euros ! Ailleurs, il se montre entrain de déguster pour la première fois du Selecto, la célèbre limonade Hamoud Boualem, etc. En général il s’agit d’un regard de touriste voulant découvrir et faire partager des choses spécifiques à la région qu’il visite. Il n’est pas le seul et ce genre de petits reportages de touristes réalisés en dehors des médias conventionnels sont nombreux sur la toile.
Mais là, pour cette vidéo en question diffusée non pas sur sa chaine mais sur twitter, le « vlogueur » affirme dans le commentaire d’entrée de jeu en tombant nez à nez sur un grand amas d’ordures ménagères: «Je me suis laissé perdre dans les petites ruelles, pas très loin de la place d’Armes (officiellement place du Premier novembre), je dirai à une quinzaine de mn et c’est ça qui me rend triste pour l’Algérie et les Algériens : les déchets.
C’est vraiment très triste mais bon ! On ne va pas en parler tous les jours. Ils le savent très bien, la plupart me l’ont dit que c’est un gros problème ici et qu’il faut faire l’impasse sur ça pour justement profiter des bons cotés de l’Algérie, c’est à dire des gens, de l’accueil, de l’hospitalité, des sourires et des partages. » Il est vrai que les différents services de nettoiement de la ville interviennent régulièrement pour éradiquer les points noirs et les quantités collectées souvent médiatisées sont à chaque fois considérables mais ceux-ci ne cessent de se reconstituer. La caméra du «vlogueur» sillonne des ruelles non bitumées et montre des immeubles vétustes, etc. (mais on voit aussi que les bacs de collecte des ordures sont bien posés devant les immeubles).
Dans son commentaire, Il explique comment avec son œil de voyageur et de touriste, «on alterne entre des habitations assez modernes et des infrastructures qui malheureusement sont en mauvais état mais c’est la réalité des choses, il faut montrer aussi un petit peu la vie sans filtre, ce serait trop facile de dire que tout est beau que tout est bien.» Il se défend d’avoir une intention de nuire : « voila ! Je ne suis pas là pour parler de questions politiques ou quoi que ce soit, ca ne m’intéresse pas.
Je suis là pour montrer la vrai vie des gens qui vivent ici avec ma caméra et ma bonne humeur comme toujours.» Mais il faut dire que si lui ne fait pas de politique, les images qu’il a diffusées sont susceptibles d’être exploitées à mauvais escient. Et c’est sans doute ce qui a dû se passer car on parle par exemple d’exploitation de telles images par le makhzen marocain dans la guerre médiatique qu’il mène contre l’Algérie.
Les réseaux sociaux restent des outils mais la démocratisation de l’accès à la production et à la diffusion des images est redoutable.