H. Nacéra
Samedi, les services de la wilaya d’Oran ont entamé la mise en œuvre de l’instruction gouvernementale visant à réglementer le travail des promoteurs immobiliers et à les empêcher de transgresser le cahier des charges, dans l’attente de constituer une ‘’black liste’’, une liste noire, interdisant le bénéfice de projet à tout promoteur dont il est prouvé qu’il a enfreint les règles.
Une machine répressive implacable est en train de se mettre en marche contre les promoteurs immobiliers qui, grâce à la complicité avérée d’éléments actifs au sein des services techniques des communes, sont devenus intouchables et irrespectueux des normes de construction comme celui, le plus répandu, de ne pas respecter la limitation des étages. Le wali d’Oran avait déjà ordonné l’ouverture d’enquêtes au niveau de la commune d’Oran, en demandant d’aller dans les détails et recueillir les indiscrétions des services techniques en désignant les délégations suspectées de dépassements et de désordre dans la délivrance des permis par le biais du guichet unique.
Annulation de permis de construire de logements promotionnels aux Castors
Nous venons d’apprendre qu’Il a été décidé d’ouvrir une enquête sur un certain nombre de projets promotionnels, comme ces constructions de résidences comprenant un rez-de-chaussée et cinq étages, bâties sur terrain fragile qui ne peut recevoir des projets allant au-delà d’01 étage. Le dossier brulant des promotions immobilières a poussé le wali d’Oran à entrer dans un conflit à distance avec les délégués de la commune d’Oran, dont deux ont vu leurs fonctions résiliées. Comme il l’avait promis, le wali a procédé, lors d’une visite sur le terrain, samedi dernier, au retrait d’un permis de construction à un promoteur au niveau du quartier ‘’Les Castors’’ suite aux violation des règles de construction. Ce promoteur était en train d’ériger un immeuble de 08 étages dans un quartier connu pour être résidentiel et dont la majeur partie des résidences, depuis toujours, sont des R+01.
Le wali a également demandé de voir de plus près des cas suspects de violation et de non-conformité aux normes de construction dans le quartier ancien de Plateau. Il s’avère que des autorisations de construire ont été données à des projets promotionnels sur des zone jugées fragiles puisque abritant des immeubles menaçant de s’effondrer, tel que jugé par les services du CTC. A rappeler que dans cette zone 02 immeubles se sont effondrés tout récemment dont un mortel. Qui a donc permis que des constructions soient édifiées dans une zone à risque ?
Complaisance avec 04 promoteur enfreignantsla loi à El Akid Lotfi
Par ailleurs, il a été jugé complaisante la réaction passive du service de la délégation du secteur urbain El Akid Lotfi devant le cas de quatre avertissements non notifiés à 04 promoteurs immobiliers. Une suite d’événement qui a créé une tempête dans un verre d’eau entre quelques élus et l’administration représentée par le wali d’Oran. Cela devait nécessairement déboucher sur une impasse. D’autant plus que le wali s’était déjà montré extrêmement agacé par la tournure des événements, dénonçant du coup des manipulations qui ont lieu à Oran, notamment la délivrance de permis de construire non conformes à la loi sur le plan technique.
C’est ainsi que le premier magistrat de la wilaya a décidé de pondre un communiqué à l’accent grave contre des délégués communaux. Avant de constater, sur les réseaux sociaux, que deux délégués de secteurs urbains ont émis des messages de « riposte », dont l’un a menacé de tenir une conférence de presse lundi afin de dévoiler les secrets et les coulisses et l’autre de rappeler qu’il est élu, une façon de clamer une certaine immunité, rajoutant qu’il « y aura toujours des hommes à Oran ». Il n’en fallait pas plus au wali pour prendre des mesures immédiates, d’accélérer les opérations de contrôle et de poursuivre les deux délégués en justice.
Rappelons que les services du premier ministère travaillent à mettre en œuvre une carte noire aux promoteurs immobiliers qui se livrent à des abus en les privant de projets, et les travaux sur la carte seront conjoints entre les ministères de l’intérieur, de la justice et du logement.