Zitouni Mustapha

Il est loin le temps ou le grand et historique Mouloudia Club d’Oran était adulé, craint mais aussi et surtout respecté. Respecté pour ses staffs dirigeants de l’époque, à l’image des regrettés Chaila Lahouari et Kacem Ellimam mais aussi, pour ses renommés joueurs qui faisaient remplir les tribunes, non seulement au stade du 19 juin d’Oran mais à travers tous les stades du pays, les mordus du football, venaient voir du spectacle et des Hommes qui faisaient la fierté d’Oran. Depuis quelques années, beaucoup de monde veut tirer profit du MCO et de la grandeur de ce Club mythique, mais personne ne répond aux critères et à l’histoire de cette prestigieuse formation qui, malheureusement, et en raison de calculs étroits et personnels, devient presque l’ombre d’elle-même.

Un administrateur judiciaire pour le club

Ce Jeudi 18 mai, le MC Oran, se déplacera à la JS Kabylie mais avec la particularité d’être sous une tutelle judiciaire et pour cause, le tribunal du Commerce d’Oran, dans sa décision exécutoire en date du 08 mai 2023 N°01672/23, a désigné l’expert judiciaire, Habib Dahou Ben Ouda Salaheddine, en qualité d’administrateur judiciaire pour la SSPA MC Oran. Une décision qui place la SSPA / MCO et la gestion des intérêts de la société sous la compétence de l’administrateur. Il est habilité à prendre toutes décisions et exerce sa compétence exclusive à l’avenir jusqu’à la fin des tâches qui lui sont confiées. Ceci en rappelant que l’administrateur, désigné par la justice, jouit des mêmes prérogatives que le conseil d’administration et ne rend compte qu’à la justice, l’autorité qui l’a désigné. Une manière de mettre tout le monde hors circuit.

Les magouilles des parachutés au club

Connus sous le nom de « supporters MC Oran 31 » ce groupe utilise les réseaux sociaux pour dénoncer quelques personnes que l‘on qualifie d’étrangères au club et qui se retrouvent parachutés dans des postes clés par on ne sait quel miracle et qui seraient couvertes par des élus à l’APW d’Oran. Ce même groupe de supporters dont on a pu approcher les plus influents membres, ils nous feront part de contrat de joueurs loin d’avoir les aptitudes pour jouer au sein de l’équipe du MC Oran. Selon nos interlocuteurs, un des fils de ces personnages de l’ombre, aurait même décroché un contrat de longue durée en guise de renvoi d’ascenseur au papa qui semble être à la tête de certaines nominations qui avaient d’ailleurs étonné les observateurs sportifs au fait des affaires du Mouloudia. Mais tout cela n’est pas nouveau à travers tous les clubs du pays dont le recrutement est souvent lié à des relations personnelles au dépend de la qualité et la compétence.

Les intrigants 5 milliards détournés puis restitués en toute impunité

De la manière la plus légère, de nombreux médias locaux ont fait état d’une rocambolesque histoire de détournement d’une somme de l’ordre de 5 milliards au Club amateur du MC Oran, subventionnée par la wilaya et qui avait non seulement surpris le Wali D’Oran Said Sayoud, mais a mis le premiers magistrat de la wilaya dans une colère noire. D’ailleurs des poursuites judiciaires avaient été lancées face à cette énigmatique disparition d’une somme aussi importante. L’ancien président du conseil d’administration de la SSPA/MC Oran, puisque c’est de lui qu’il s’agit, chargera son fils de restituer ce montant en chèque de 48 millions de dinars, équivalent à la subvention d’État qui a disparu une semaine après avoir été injectée par la wilaya d’Oran fin 2021 afin de permettre au MC Oran d’entamer le championnat dans de bonnes conditions. Une situation qui a poussé tous les observateurs qui suivent ce désolant feuilleton du Mouloudia d’Oran, perplexes s’interrogeant sur l’action judiciaire qui devrait se pencher un peu plus sur cette situation mais qui reste à ce jour sans suite.

L’abjecte trahison après la main tendue du wali d’Oran

Le tout a commencé par une visite de courtoisie du wali d’Oran aux joueurs du MC Oran, lors de la préparation du championnat de la saison 2021-2022. Une période où le MC Oran se trouvait dans des conditions lamentables, les caisses du club étant vides. Said Sayoud a jugé utile de faire valoir les prérogatives lui revenant de droit constitutionnellement et a fait preuve de solidarité vis à vis du club en lui accordant un montant avoisinant les 5 milliards de centimes en guise de subvention au profit du club amateur. En gestionnaire consciencieux, il a jugé utile de demander des comptes une semaine après. Le wali a tout simplement eu droit à des réponses peu convaincantes, notamment en ce qui a trait à la subvention qu’il a décidée auparavant, d’où son coup de gueule et la décision de passer aux choses sérieuses en s’en remettant à la justice et en déposant plainte contre les dirigeants du club amateur, étant donné que l’argent de l’État était destiné au club amateur et non pas à l’entreprise privée gérée par des actionnaires.

Plusieurs cadres du club amateur cités dans cette affaire

Il s’agit du président et du trésorier. Pour son compte, l’ancien sénateur et l’ancien P-DG de la SSPA/MC Oran, n’a pas été épargné par cette affaire. De l’argent destiné au club amateur prend une destination autre que celle pour laquelle il a été versé. Lors de leurs auditions, les dirigeants du club amateur, impliqueront l’ancien P-DG de la SSPA/MC Oran. Les deux dirigeants du club amateur ont fait l’objet d’un contrôle judiciaire alors que le dernier mis en cause cité se trouve depuis quelque temps déjà en Espagne.