H. N

L’étau de la justice se resserre dans sa lutte contre la dilapidation de ce qui reste encore du foncier agricole. Les dernières procédures engagées sur le terrain reflètent une réelle volonté des pouvoirs publics de mettre un terme aux agissement de prédateurs et récupérer le foncier agricole après des décennies de laxisme de la part des responsables qui se sont succédés à la tête de la capitale de l’Ouest. Cette volonté s’est traduite, lundi, par une opération de démolition de plus d’une quarantaine de constructions illicites édifiées sur des parcelles de terres agricoles dans la commune de Hassi Bounif au lieu dit Hai El Emir Khaled (ex Kharouba).
La genèse de cette affaire de « pillage en règle » débute par la mise en place, dans un premier temps, d’une clôture en parpaings autour d’une parcelle de terre de quatre (04) hectares avant d’édifier quelques baraques anarchiques et tester la réaction des pouvoirs publics. Signalons à ce titre que cette affaire a déjà été traitée par Cap Dz, lors de précédentes éditions. Il s’avère aujourd’hui que les prédateurs avaient usés de tous les moyens afin d’obtenir des permis de morcellement et donner à leurs actions un caractère légal. C’est ainsi le cas au quartier Emir khaled, où une coopérative fictive est mise aux devants afin de justifier le pillage de terres sous de fallacieux motifs de construire des maisons individuelles par la suite. Il a été aussi question d’un périmètre agricole, sensé être protégé par l’Office national des terres agricoles, qui fut clôturé de la même manière pour un éventuel projet de construction de villas de luxe. Les prédateurs empochaient des sommes allant de 180 à 200 millions de centimes pour chaque parcelle cédée. Un profit indument gagné surtout lorsqu’il s’agit de biens de l’Etat. L’intervention de ce lundi a ainsi permis la démolition de 44 bâtisses dont 28 achevées et 16 en construction. Selon les informations obtenues, la mafia du foncier opérait dans les coulisses afin de légitimer la conversion de la parcelle de terre agricole en foncier de reconstruction. Ces agissements n’ont été réalisés que grâce à des complicités au niveau des conseils locaux et des administrations publiques. Rappelons que le président de la République avait insisté sur la protection du foncier, propriété de l’Etat, et sur le durcissement des peines à l’encontre des contrevenants.
On n’omettra pas de citer par ailleurs, un autre cas similaire, dans la localité de Boudjmaâ, où une terre fait actuellement l’objet de la convoitise d’un député, pour la création d’une coopérative. La parcelle de terre a été investie par les résidents locaux afin d’empêcher quiconque de se l’approprier sans autorisations.