O.DEGUI
A deux semaines de la fête de l’Aïd El Adha, des éleveurs, et même des revendeurs, proposent des moutons à des prix plus qu’inaccessibles pour les pères de famille. En effet, les prix des ovins ont connu une hausse incroyable décourageant bon nombre d’entre eux. Certains envisagent même de ne pas faire le sacrifice, cette année. Beaucoup de chefs de famille songent ainsi à renoncer à ce rite. Les prix des moutons proposés aux marches ont carrément doublé par rapport à la saison précédente. Selon des vendeurs interrogés, les gens sont curieux, demandent les prix des moutons sans pour autant négocier ou faire une offre. Au niveau de plusieurs points de vente dans la wilaya de Tlemcen, les petits moutons sont proposés entre 60 000 et 75 000 DA. Pour un ovin moyen, il faut compter entre 80 000 et 110 000 DA. Selon un citoyen rencontré à Hennaya devant un vendeur de moutons, «les prix ont vraiment augmenté cette année. Regardez ce mouton. Je l’aurais acheté à moins de 60 000 DA, l’année dernière, mais cette année il est proposé à 88 000 DA», et d’ajouter, «Avec le salaire que j’ai, je ne crois que je vais pouvoir en acheter un cette année». Pour les éleveurs, cette hausse est due au coût élevé des fourrages et autres aliments d’engraissement. Soulignant cependant que la majorité des vendeurs, ne sont pas des éleveurs mais des revendeurs. C’est le cas de la majorité des vendeurs au niveau de la wilaya de Tlemcen. M Djelloul, un revendeur de moutons, explique : « Avant chaque Aïd El Adha, j’achète une dizaine de moutons que je revends. Cette année, j’en ai acquis dix sept (17), et je les propose entre 80 000 et 11 000 DA». A noter que pour un bélier de grande taille, les prix peuvent aller de 95 000 DA à 180 000 DA, voire plus. Par ailleurs, et afin de lutter contre la spéculation et permettre aux éleveurs de vendre directement leurs moutons aux citoyens sans passer par les revendeurs qui rajoutent une bien grande marge, le ministère de l’Agriculture a pris plusieurs mesures. En effet, la directrice des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture a indiqué qu’il sera procédé, cette année, à la définition d’un maximum de points de vente autorisés pour l’abattage, afin de permettre aux éleveurs de vendre leur bétail aux clients, éviter la spéculation et faciliter le contrôle vétérinaire. En outre, afin d’assurer le contrôle vétérinaire des moutons, «le ministère a mobilisé, en prévision de l’Aïd El-Adha, plus de 2 000 vétérinaire privés et publics pour veiller à la santé du bétail au niveau des différents points de vente autorisés et des abattoirs agréés, outre la mobilisation d’équipes mobiles qui sillonneront les quartiers». Les vétérinaires concernés veilleront, tout au long des jours précédant l’Aïd, à assurer le respect des conditions d’hygiène, de prévention et de santé vétérinaire, à travers l’accompagnement des éleveurs tout en s’assurant des certificats vétérinaires établis. Durant les jours de l’Aïd, les mêmes vétérinaires auront à sensibiliser les citoyens sur l’importance d’appliquer les mesures nécessaires en vue d’éviter d’éventuel cas de kyste hydatique ou d’autres maladies affectant le bétail. Et d’ajouter que cette opération se poursuivra tout au long des jours de l’Aïd, à la faveur de l’engagement des vétérinaires à la permanence. Toutes les structures d’abattage seront ouvertes pour accueillir les citoyens désirant abattre leurs moutons dans les meilleures conditions sanitaires, a indiqué la même responsable avant de souligner l’importance de sensibiliser les citoyens, et les orienter vers les points où des vétérinaires sont présents en vue de les consulter en cas de doute sanitaire.