On estime qu’une femme meurt toutes les deux minutes de causes liées à la grossesse ou à l’accouchement, déplore l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui publie mercredi, sa première feuille de route pour lutter contre l’hémorragie du post-partum (HPP) qui entraîne environ 70.000 décès chaque année. Bien qu’elle soit évitable et traitable, l’HPP – définie comme des saignements excessifs après l’accouchement- est un problème qui représente la principale cause de décès maternels dans le monde. Chez les survivantes, elle peut causer des handicaps et des traumatismes psychologiques qui durent des années, précise l’OMS, dans un communiqué. “Les hémorragies sévères pendant l’accouchement sont l’une des causes les plus courantes de mortalité maternelle, bien qu’elles soient tout à fait évitables et traitables”, a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans le communiqué, précisant que cette nouvelle feuille de route fixe le cap vers un monde où davantage de femmes accouchent en toute sécurité et vivent ensuite en bonne santé avec leur famille”. Selon l’OMS, les avancées obtenues dans la réduction de ces pertes sont minimes depuis 2015, et le monde n’est pas en voie d’atteindre les cibles connexes des objectifs de développement durable. En effet, le but de la feuille de route, est d’aider les pays à agir pour réduire les profondes disparités observées entre eux en matière de taux de survie, qui découlent elles-mêmes d’inégalités d’accès criantes aux services de santé essentiels. Elaborée à la suite de larges consultations auxquelles ont participé plus de 130 experts issus de différents domaines, la feuille de route pour lutter contre l’hémorragie du post-partum entre 2023 et 2030 fixe une série d’objectifs et d’activités en matière de recherche, de normes, de mise en œuvre et de plaidoyer. Les mesures prioritaires consistent à élaborer de nouvelles orientations sur l’hémorragie du post-partum, qui soient de plus vaste portée et couvrent la prévention, la détection et le traitement, à mener des recherches en vue d’innover et de renforcer l’accès à des interventions éprouvées, entre autres. De nombreux facteurs de risque peuvent être maîtrisés si des soins prénatals de qualité sont en place, notamment moyennant un accès à l’échographie, et si un suivi efficace est instauré dans les heures qui suivent la naissance. “Chaque femme, où qu’elle vive, devrait avoir accès à des soins de maternité de qualité, fournis en temps opportun et fondés sur les services de soignants qualifiés et la disponibilité du matériel essentiel et de produits adaptés et efficaces. C’est un élément essentiel pour traiter les saignements du post-partum et réduire les décès maternels”, a déclaré pour sa part, Pascale Allotey, Directrice du Département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS et du HRP, le programme spécial des Nations Unies en matière de recherche, de développement et de formation à la recherche en reproduction humaine. Selon l’Agence sanitaire mondiale, plus de 85 % des décès dus à l’HPP surviennent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Les facteurs de risque sont, en particulier, l’anémie, les anomalies placentaires et d’autres complications de la grossesse telles que les infections et la prééclampsie.