Boualem. Belhadri
L’innovation et la technologie agricole pour faire face aux effets désastreux des changements climatiques est la thématique qui a été présentée lors de la célébration de la journée nationale de la vulgarisation de l’agriculture, tenue à l’institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS), d’Ain Temouchent. Ce thème qui a focalisé l’actualité mondiale et nationale ces derniers temps est revenu comme un leitmotiv lors de la journée mondiale de l’alimentation célébré à la salle bleue Hachi Youssef de l’université d’Ain Temouchent. Le professeur Bouderoua Kaddour de l’université de Mostaganem a mis l’accent sur l’innovation pour vaincre le stress hydrique « Trouver des solutions à ce problème qui perdure est une responsabilité qui nous incombe tous. Elle est à nous et c’est à nous, communauté des chercheurs et professeurs, de trouver les solutions idoines les plus appropriées et sans tarder. » Et d’ajouter « Il ne faut pas rester les bras croisés, c’est une fatalité. » Le constat est âpre : les niveaux des nappes phréatiques ont baissé sensiblement, les barrages alimentant la wilaya d’Ain Temouchent sont à leur niveau le plus bas et d’autres à sec, les petits barrages sont vides, les cours d’eau idem et les puits asséchés. La FAO (l’organisation des nations unies et l’alimentation) « est convaincue que l’innovation est au cœur de la construction d’un monde libéré de la faim et de la malnutrition. » L’innovation, c’est aussi prendre connaissance des bonnes pratiques agricoles les utiliser bonnement et consciencieusement. Le professeur Bouderoua Kaddour a fait allusion dans son intervention à la technologie et l’innovation qui ont un potentiel incroyable pour améliorer l’accès à l’eau potable, à l’énergie, aux aliments et aux connaissances. A Ain Temouchent pas moins de 1300 exploitations agricoles sont programmées pour qu’elles soient raccordées en énergie électrique. Les cultures à l’irriguée sont en extension constantes. Elles le seront plus si toutefois des moyens de création de petits périmètres d’irrigation seraient alloués aux agriculteurs au voisinage des stations de lagunages et d’épuration des eaux usées. Cette orientation en période de stress hydrique et de sécheresse qui sévissent depuis plusieurs années est à prendre en charge par les pouvoirs publics qui veulent augmenter les céréales à l’irriguée. Des fellahs de la région d’Ain Temouchent ont emblavé leurs terres et commencé à irriguer leurs emblavures. C’est le geste attendu qui fait partie de l’innovation et créativité en période de sécheresse. « Naturellement, les nouvelles technologies impliquent une rupture avec les méthodes agricoles traditionnelles et même les agriculteurs les plus expérimentés peuvent avoir besoin d’acquérir de nouvelles compétences », estiment les observateurs avérés. En effet les sécheresses induites par le changement climatique ont eu de graves répercussions sur la production des agriculteurs. Ceux de la plaine de la M’léta dans la wilaya d’Ain Temouchent n’ont récolté aucun grain depuis trois exercices agricoles consécutifs. Certaines prospections, nouvelles dans la région, proposent la création de digues souterraines qui peuvent contribuer à résoudre les problèmes croissants de pénurie d’eau dans de nombreuses régions. Cette approche, disent les professionnels, nécessite une étude que doivent mettre en route les pouvoirs publics dans un premier temps avec l’adhésion des secteurs de l’agriculture, des ressources en eau, de l’environnement et de la chambre de l’agriculture. ” Le changement climatique a un impact énorme sur les communautés des zones rurales. Toutefois, les innovations agricoles peuvent apporter des solutions pour produire des aliments et assurer des revenus stables aux populations les plus vulnérables, selon la FAO est un élément clé pour garantir l’accès à l’eau, à la nourriture et aux revenus. »