Amine Adali

Nouveau rebondissement au Niger: le président ivoirien Alassane Ouattara vient de déclarer qu’il ne privilégie plus une intervention militaire. Alors qu’il militait au mois d’août pour une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Niger, le président ivoirien a décidé d’opérer un changement spectaculaire de cap. La menace d’une intervention militaire de la Cedeao au Niger paraissait déjà de plus en plus intenable. Plus de trois mois après la chute de Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier, l’option est définitivement abandonnée. Ce rebondissement constitue ainsi une retentissante victoire pour l’Algérie qui, tout en souhaitant un retour à l’ordre constitutionnel, a exprimé une franche opposition à toute intervention militaire étrangère. Alger a même proposé sa médiation pour un règlement diplomatique de ce conflit. Les événements ont donné raison au président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a proposé une médiation fraternelle pour un règlement pacifique de la crise. Le peuple nigérien continue de résister héroïquement aux ingérences et dénonce toute velléité d’agression illégale contre son pays. Les nigériens qui refusent de servir de chair à canon ont maintes fois manifesté pour rejeter toute ingérence étrangère. Bien plus qu’un conflit, la crise au Niger cache en triste réalité plus dramatique entre une menace de perpétrer un bain de sang et un peuple qui défend sa dignité et sa souveraineté. Le va-t-en guerrisme de CEDEAO qui a même fixé le jour de son «éminente» agression du Niger est absurde. Le projet macabre de la CEDEAO est tout simplement intenable et surtout illégal. Cette organisation régionale n’a ni une vocation militaire ni aucune compétence légale d’utiliser des moyens militaires. Eu égard au droit international, la seule instance qui a vocation d’ordonner l’usage des moyens militaires est le conseil de sécurité de l’ONU. Or, ce dernier n’a émis aucune résolution ordonnant l’usage de la force au Niger. L’ONU qui soutient les efforts de médiation visant à restaurer l’ordre constitutionnel dans ce pays, ne s’est à aucun moment, prononcée pour l’usage de la force. De son côté, l’Union africaine s’est opposée à toute intervention militaire. Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a privilégié les sanctions en suspendant temporairement le Niger de toutes les activités de l’Union africaine. Les pays d’Afrique australe, d’Afrique centrale et d’Afrique du Nord s’opposent à l’unisson à toute agression militaire. La Russie s’est prononcée également pour un règlement exclusivement diplomatique de la situation. Même les États-Unis se sont dits favorables au dialogue avec le nouveau pouvoir militaire du Niger. Washington s’oppose à l’usage de la force, sans doute pour préserver les bases militaires, à Niamey et Agadez. Pas moins de 1300 soldats américains sont présents dans ce pays du Sahel. Tout en condamnant le coup d’État, Pékin, Ankara et Alger privilégient un règlement pacifique de la crise. La Chine adopte également une position pacifiste pour le règlement de ce conflit.