Wassila. B
Que ce soit lors de la crise en Libye, au Soudan ou au Niger, les prises de positions de la diplomatie algérienne ont toujours été dignes, désintéressées et imposent le respect. La récente élection de l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité n’est pas fortuite. «Les efforts de l’Algérie en matière de médiation pour la résolution des conflits sont impressionnants», a récemment reconnu la directrice du Centre finlandais de médiation pour la paix, Katja Ahlfors qui cite «le rôle qu’a joué l’Algérie dans la libération des otages américains en Iran, dans la résolution de la crise opposant l’Ethiopie et l’Erythrée, en Irak et à présent dans d’autres conflits en Afrique qui sont à saluer à plus d’un titre». Le non-alignement de l’Algérie et sa neutralité légendaire sont des constantes. Dès le début du conflit au Soudan, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a appelé à «une approche internationale unifiée pour aider à mettre fin aux combats armés».
Le chef d’État a envoyé des messages au secrétaire général des Nations unies António Guterres, au président de l’Union africaine AzaliAssoumani, et à WorknehGebeyehupour pour appeler «à une action urgente et collective pour empêcher une nouvelle escalade et mettre fin aux combats entre les frères soudanais.» Eu égard à son excellente réputation et son expertise reconnue sur le plan international, dans le règlement des conflits dans plusieurs pays, l’Algérie a toujours été sollicitée pour contribuer au règlement diplomatique des crises. Déclenchée le 15 avril dernier, la guerre au Soudan qui oppose l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed HamdaneDaglo, a fait plus de 9 000 morts, déplacé plus de 6 millions de personnes et détruit la plupart des infrastructures. Mettre immédiatement fin à l’effusion de sang au Soudan est une urgence absolue pour la diplomatie africaine et la communauté internationale. La situation fait courir à ce pays un risque majeur d’un embrasement comparable au funeste scénario qui déchire le Yémen et la Libye.
Le spectre du chaos demeure le maître ultime. L’exacerbation aiguë des violences qui étaient déjà chroniques avec des conséquences tragiques, martyrise les Soudanais. Ainsi, la malédiction continue dans ce Soudan frère qui a déjà subi vingt-deux ans de guerre qui a atteint un summum des atrocités avec un génocide au Darfour ayant fait plus de 2 millions de morts. Cette guerre fratricide a des enjeux dépassant de loin les frontières de ce brave pays qui subit une situation mortifère. Le pays a subi des violences chroniques auxquelles ni la sécession entre le Nord et le Sud en 2011 et ni encore moins les accords de paix n’ont pu mettre un terme. La situation actuelle est tragique pour nos frères soudanais. Deux initiatives de médiation ont déjà été lancées pour s’interposer entre deux anciens belligérants, l’une émanant de l’Union africaine, l’autre de l’Autorité intergouvernementale pour le développement(IGAD), qui regroupe 18 pays africains dont le Soudan.