Wassila. B
Dans son dernier rapport qui vient d’être rendu public, la Banque d’Algérie souligne la grande résilience de l’économie algérienne face aux chocs inflationnistes externes, alors que le monde entier luttait contre une inflation élevée déclenchée par des chocs simultanés. La Banque d’Algérie a rappelé que les mesures qu’elle a prises ont permis de «réduire, sur le court terme, une partie de l’inflation importée, dont la contribution à l’inflation globale a été de plus de 70 % en 2021 et de 61,7 % en 2022. » L’économie algérienne fait preuve de résilience et ses perspectives de croissance se sont améliorées grâce à une politique budgétaire plus prévisible. Une combinaison sans précédent de facteurs exogènes a généré une flambée de l’inflation mondiale, mais l’Algérie n’a pas connu le même niveau d’inflation que celui observé ailleurs et cela a donné une certaine latitude à la Banque d’Algérie pour ajuster sa politique monétaire de manière constructive. «Néanmoins, la persistance des tensions inflationnistes, notamment d’origine importée, reste un défi majeur à court et moyen termes», souligne la Banque d’Algérie dans son rapport. L’économie algérienne a fait preuve d’une «grande résilience» face aux vagues du Covid-19 et à leurs conséquences, et a enregistré de «bons résultats» en 2022, selon le même rapport. La tendance à l’atténuation des fluctuations cycliques de l’activité est largement considérée comme un trait caractéristique de l’évolution économique depuis trois ans. Parmi les leviers de cette résilience, figure l’adoption de politiques macroéconomiques qui ont contribué à ancrer les anticipations inflationnistes et l’incidence de l’ampleur des chocs exogènes. Pour preuves, la Banque d’Algérie cite «une croissance de 3,2 % après une récession de 5,1 % en 2020 suite au choc pandémique qui a été suivi d’un rebond à 3,4 % en 2021». «Une performance reflétant une dynamique de l’activité économique dont les moteurs diffèrent de ceux de l’année précédente», indique la Banque d’Algérie. Élément nouveau, selon ce rapport, l’Algérie doit la croissance enregistrée en 2022, au secteur hors hydrocarbures. «Si la reprise post-pandémique amorcée en 2021 était principalement tirée par le secteur des hydrocarbures, celle de 2022 provient essentiellement de la croissance des secteurs hors hydrocarbures», a relevé la Banque d’Algérie. En 2022, la croissance du PIB de l’Algérie en volume hors hydrocarbures est passée de «2,3 % en 2021 à 4,3 % en 2022, tandis que celle des hydrocarbures a reculé de 0,6 % en 2022, après une forte croissance de 10,5 % une année auparavant », toujours selon le rapport. Autre indicateur de performance présenté par la Banque d’Algérie: «le solde global de la balance des paiements qui a considérablement progressé en 2022 pour atteindre un excédent de 18,47 milliards de dollars contre un déficit de 1,48 milliard de dollars en 2021». La position extérieure globale «reste solide» avec la hausse du niveau des réserves de change, qui sont passées de 45,30 milliards de dollars à fin 2021 à 60,99 milliards de dollars à fin 2022 dans un contexte marqué par une faible dette extérieure, conclut ce rapport.